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Jour : 11 mai 2011

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De la formation des formateurs en présentiel au e-tutorat

Les formateurs en présentiel sont et seront de plus en plus amenés à investir les fonctions tutorales dans des dispositifs de e-learning ou de blended learning.

Leur présenter le tutorat à distance comme un nouveau métier n’est pas forcément valide et se heurte fréquemment à des résistances qui se cristallisent autour du sentiment de perte de qualification professionnelle lié à des a priori sur le terme même de tuteur. Comme par ailleurs, le tutorat à distance questionne leurs pratiques d’accompagnement et de support à l’apprentissage, il est souvent plus juste, et plus fécond, d’envisager les fonctions tutorales comme une évolution de leur métier de formateur. Sur ce point, il faut bien constater que de nombreuses compétences possédées par un formateur présentiel sont transférables en e-learning ou blended learning.

Tout d’abord, les compétences relatives à la définition d’une formation qui permettent d’identifier les objectifs de la formation, d’analyser, le contexte, les besoins, le public, l’existant, la concurrence…, d’identifier la démarche pédagogique privilégiée, de concevoir le déroulé de la formation sont largement mobilisables par un tuteur à distance lorsque celui-ci est aussi en charge de penser la formation.

Les compétences à mobiliser pour la conception d’une formation telles que rédiger les objectifs pédagogiques, décrire les différentes activités d’enseignement, d’apprentissage, de support à l’apprentissage, d’évaluation, de concevoir et de réaliser les ressources sont également transférables lorsque le tuteur est en charge de construire la formation, du moins certaines des activités qui la composent.

Les compétences en animation de la formation que sont : établir la relation pédagogique avec le groupe et avec les apprenants, donner de la visibilité aux apprenants sur leur parcours de formation, créer une dynamique de groupe, réaliser les activités prévues, intervenir auprès des apprenants en difficulté, valoriser le travail des apprenants, évaluer les apprentissages sont au cœur des fonctions tutorales. Si pour les réaliser à distance, le formateur présentiel ne peut se contenter de porter ses pratiques à distance et qu’il lui faut, en particulier, prendre en compte l’impact de la distance et penser les usages pédagogiques des médias qui supportent la relation qu’il entretient avec les apprenants, il ne part néanmoins pas de rien.

Le formateur présentiel possède également des compétences pour évaluer la formation qu’il lui faut transposer à distance : produire des rétroactions aux travaux des apprenants, faire de la remédiation, évaluer le déroulement de la formation, évaluer sa pratique d’animation, formuler des pistes d’amélioration, communiquer sur les résultats des évaluations avec les apprenants et leur hiérarchie.

Comme on le voit, le formateur présentiel ne manque pas d’atouts pour devenir e-tuteur. A cet égard, une formation visant cet objectif ne devrait pas faire l’impasse sur l’identification par les formateurs des compétences qu’ils possèdent, puis mettre en exergue les modalités de leur transfert en situation de formation en ligne, les former aux différents types d’interventions de support à l’apprentissage à distance, leur faire expérimenter le tutorat à distance tout en étant accompagnés, leur permettre de mutualiser leurs vécus.

Pour ce faire, le formateur présentiel doit avoir une pleine conscience qu’il lui faut adopter la posture d’apprenant à distance pour, à partir des compétences qu’il possède, développer celles qui sont plus spécifiques à la relation pédagogique à distance. A cet égard, il important d’attirer l’attention des organisations qui emploient des formateurs en présentiel sur le fait que ces derniers ne pourront intervenir de manière efficiente à distance que si elles acceptent de les préparer à leurs nouvelles fonctions tutorales, d’une part, et si elles s’engagent dans une réelle organisation de leur système tutoral, d’autre part. Dans cette optique, nous vous rappelons que les consultants de Learning Planet peuvent vous accompagner en ingénierie tutorale et dans le développement des compétences de vos formateurs en présentiel.

Pour l’intégration de modules de sciences de l’éducation dans la formation des chefs de projet e-learning

Il existe en France de nombreuses formations à la gestion de projets e-learning. Toutes ces formations n’intègrent pas de modules sur les théories de l’apprentissage et les modèles pédagogiques. Petit état des lieux de la situation et de ses conséquences…

Depuis une dizaine d’années, l’offre de formation pour les futurs chefs de projet e-learning est en développement. Les parcours les plus complets se situent au niveau master et sont offerts par plusieurs universités françaises. Les modules proposés permettent, selon les dispositifs, de répondre à une grande variété de profils d’apprenants. Tel sera intéressé par l’acquisition de compétences sur les outils auteurs, un autre sur la gestion de projet ou l’ingénierie pédagogique, etc.

Le chef de projet e-learning, qui est fréquemment en charge de la conception du dispositif, doit donc posséder de nombreuses connaissances sur des champs très variés. Ce n’est pas la moindre des difficultés auxquelles est confronté le responsable d’un master. Le souhait des apprenants voulant réaliser leur master en un an pèse également au moment de définir la maquette du diplôme. Quel poids relatif faut-il donner à tel ou tel module ? Lesquels sont à proposer en option ? Quels sont ceux sur lesquels faire l’impasse ?

Ainsi, il apparait que la formation des chefs de projets e-learning n’intègre pas toujours des modules sur les théories de l’apprentissage et les modèles pédagogiques. Ceci me parait dommageable tant il est vital de ne pas oublier que le e-learning, c’est d’abord et avant tout de la formation, c’est-à-dire des activités d’enseignement, d’apprentissage, de support à l’apprentissage et d’évaluation. Ces activités ne peuvent être pensées, conçues et réalisées avec bonheur qu’à la condition d’avoir un minimum de repères théoriques.

Il serait donc nécessaire, a minima, de permettre aux chefs de projets e-learning d’être en mesure d’identifier les principales caractéristiques des différentes approches pédagogiques qui sont tirées des modèles pédagogiques, eux-mêmes issus des théories de l’apprentissage. Ces connaissances permettraient au chef de projet e-learning de mieux identifier les options pédagogiques sous-jacentes à l’expression de leurs besoins par les clients du e-learning. Que ce soit dans une démarche prescriptive, déclinaison des principes d’un modèle pédagogique dans un dispositif, ou descriptive, repérer à quel modèle théorique se rattache une pratique, savoir distinguer les intérêts et les inconvénients d’une démarche pédagogique transmissive, béhavioriste, constructiviste, socio-constructiviste, etc. constitue une compétence à développer par les chefs de projet e-learning.

Nous avons la chance, en France, d’avoir de très bons départements universitaires en sciences de l’éducation. Ceux-ci intègrent d’ailleurs de manière de plus en plus fréquente des cursus prenant en compte les impacts de la mise à distance de la formation.  Les ressources humaines et de contenu ne manquent donc pas. En conséquence, il appartient aux responsables des formations de chefs de projet e-learning de pouvoir les mobiliser et leur faire une place dans leurs cursus.