11èmes Rencontres du FFFOD : Les Neurosciences éclairent les devoirs du concepteur e-larning (partie 1)
La première partie de la matinée du 7 novembre était consacrée à l’apport des neurosciences en pédagogie.
Grâce aux apports très éclairants et concrets des intervenants (Samuëlle Dilé, Etienne-Armand Amato et Philippe Révy), les neurosciences interrogent les pratiques et les orientations des concepteurs e-learning pour faciliter l’apprentissage via la ressource médiatisée scénarisée et produite.
La métacognition, que je pourrais qualifier d’ « appétit du savoir » repose sur un certain nombre de moteurs. J’en sélectionnerai un certain nombre qui me paraissent essentiels dans un projet de conception de modules e-learning médiatisés.
1- Désir mimétique : il est essentiel de proposer à l’apprenant une démarche à suivre qui doit l’inspirer, pour être réutilisée dans son projet personnel. Ce désir profond privilégie clairement les démarches inductives dans le contenu médiatisé. S’appuyer sur le vécu (étude de cas), faire extraire les concepts puis les expliciter et valider les acquis.
Par exemple, comment peut-on imaginer produire un serious- game de « lutte contre l’illettrisme » qui met en situation un voyageur traversant une cité pleine d’embûches, au lieu de le faire travailler sur des situations qui handicapent sa vie au quotidien ? (l’exemple de ce projet financé largement sur fonds public est réel).
Les deux freins à ce moteur sont :
– l’angoisse (peur de l’inconnu) : elle renvoie à la nécessité de travailler sur l’expression claire de l’objectif pédagogique du grain et le contrôle progressif des acquis.
– L’ennui : il oblige le concepteur à varier les activités interactives et recourir à des médias variés qui se complètent.
Ces deux freins remettent en cause la systématisation de l’approche rapid-learning qui favorise la production de contenus peu efficients.
2- Processus itératif : l’apprenant a besoin de la répétition pour apprendre. Cette répétition diminue la surcharge cognitive et permet de diminuer le stress en situation de découverte. On revient donc aux fondamentaux des pratiques de nos instituteurs, il y a quelques années … L’enjeu, pour le concepteur, est donc de créer un environnement bienveillant et motivant. La question de la variation des approches cognitives est donc clairement posée :
– Varier les exercices selon une approche taxonomique des objectifs d’apprentissage
– Individualiser le recours aux ressources d’apprentissage selon les modalités d’apprentissage préférées par l’apprenant (une fois son positionnement établi). « Je préfère lire, faire ou entendre et voir ».
3- Le plaisir /déplaisir et la préservation du territoire : l’apprenant vit dans son territoire de représentations mentales. Le plaisir qu’il va découvrir dans l’expérience de l’apprentissage va le pousser à se concentrer. Le déplaisir ou le danger de se perdre va l’inciter à se retirer. Le cadre de l’apprentissage doit donc être bienveillant, voir empathique. La progression du parcours doit permettre la construction d’une estime croissante de soi. Le concepteur doit donc privilégier la progressivité du parcours : un grain de 10 à 15 minutes doit permettre d’acquérir et valider progressivement de nouvelles représentations mentales. Le soin apporté à construire les feedbacks est essentiel pour rassurer et conforter l’apprenant dans ce qu’il a acquis ou pas. L’apport du jeu est indéniable mais pas uniquement dans sa forme la plus aboutie (Serious Game). Un module d’apprentissage construit sous forme de découverte ludique des concepts à apprendre est une stratégie intéressante car il est construit sur un scénario de progression mais en dehors d’une démarche pédagogique prescriptive.
Un autre article fera le lien entre le « cerveau attentif » (2ème conférence de la matinée du 7 novembre) et le contenu médiatisé.
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2 thoughts on “11èmes Rencontres du FFFOD : Les Neurosciences éclairent les devoirs du concepteur e-larning (partie 1)”
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