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Auteur/autrice : Eric Pereira

14 posts

L’indispensable ingénierie en formation

Concevoir une formation est un exercice qui demande une grande rigueur, particulièrement si elle est multimodale. Il est indispensable d’appliquer les règles fondamentales de l’ingénierie. Il s’agit d’un exercice inhabituel pour qui enseigne, forme dans des conditions traditionnelles comme le présentiel.

En présentiel, la relation aux apprentissages est fortement renforcée par la détection des différents signaux perceptibles, notamment les signaux faibles que détecte instinctivement le formateur. Il adapte sa relation avec les apprenants et peut adapter l’approche des apprentissages de ses derniers en temps réel. Mais, lorsque la formation devient multimodale, et donc propose des phases d’apprentissage en asynchrone, le formateur, qui devient concepteur, est bien démuni, car il ne peut adapter en temps réel sa relation à l’apprenant, ni la relation de l’apprenant aux divers apprentissages.

La conception de formation digitale, multimodale ou non, implique alors d’anticiper cette relation aux apprentissages. Elle impose de réaliser une ingénierie qui assure la qualité de ces apprentissages. Pour s’en assurer, il faut agir de manière progressive, par étapes. Il existe notamment deux grandes étapes dont il n’est pas possible de se passer dans la conception de ce type de formation. Il s’agit de l’ingénierie didactique et de l’ingénierie pédagogique. Ces deux phases ont des rôles différents, mais indispensables.

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Interview d’Eric Pereira, ingénieur pédagogique en FOAD et président du collectif Learning Sphere

Eric Pereira, vous êtes ingénieur pédagogique en FOAD, pouvez-vous nous dire comment vous en êtes arrivé là ?

Je suis arrivé dans le monde de la formation par conviction, rien n’est dû au hasard. J’ai, très jeune, été dérouté par la manière dont mes instituteurs, professeurs, etc., enseignaient. Je ne comprenais pas souvent leur langage qui était une véritable langue étrangère pour moi. J’avais besoin de comprendre, et je posais beaucoup de questions. Cela finissait souvent par gêner mes enseignants qui pensaient même que je cherchais à les ennuyer, ce qui n’était pas le cas.

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Formation, à distance ou distanciation en présence ?

Dans l’actualité du moment, à la suite de la crise de la covid-19, nous entendons beaucoup parler de formation à distance pour compenser le manque de présence. Comme si distance était un antonyme de présence dans les formations. Alors, il semble nécessaire de questionner ces points. Qu’est-ce que la distance en formation ? Qu’est-ce que la présence ?

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Besoin massif de formation et personnalisation des apprentissages

Formation numérique
© freepik.com

Le numérique, au travers des réseaux d’échanges, d’internet, etc., met à disposition de chacun tous les éléments dont ils peuvent avoir besoin pour apprendre. Et, tout individu peut obtenir une quantité extraordinaire de ressources à tout instant, en juste à temps, afin de répondre à une problématique quelconque. Notre société devient apprenante.

En parallèle, l’offre de formation actuelle qui est, pour le moins perfectible, doit évoluer. Pour les organismes de formation (OF), c’est une question de survie. Faute d’évolution, un grand nombre de ces organisme disparaitront au bénéfice des GAFA⁠1ou encore de Linkedin⁠2, qui se positionnent déjà comme acteurs incontournables de la formation.

Mais cette évolution est à leur portée. Car il existe un point sur lequel les géants du web n’ont aucune avance. En effet, les OF, eux, disposent de ressources considérables, généralement de qualité, que sont leurs formateurs et leurs structures.

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ISpring, un outil de rapid-learning à la portée de tous.

Eric PereiraLS

Le digital-learning demande des connaissances particulières en matière d’outils de développement. Dès lors, le choix d’un outil peut s’avérer difficile pour certains d’entre nous. Pourtant certains éditeurs ont décidés de rendre leur solution logicielle accessible à tous. Read more ISpring, un outil de rapid-learning à la portée de tous.

Les PME et e-learning

L’étude CGPME/OpinionWay réalisée en novembre 2011 sur le thème PME, Internet et e-learning, est riche d’enseignements.

800 dirigeants d’entreprises de moins de 50 salariés ont été interrogés sur plusieurs thématiques dont celle de la formation à distance.

Et on s’aperçoit très vite que le e-learning n’a pas encore franchi les portes de nos PME : La formation à distance a été utilisée par 7% seulement des dirigeants d’entreprises, dont 5% pour eux et 3% pour leurs salariés.

Et ce ne sera pas beaucoup mieux pour 2012, puisque 6% seulement des entreprises concernées prévoient de recourir à ce type de formation.

Pourquoi un recours si faible à la formation à distance ?

Deux tiers des entreprises interrogées mentionnent l’absence de contenu adapté à leur métier en première raison. La deuxième raison invoquée est la préférence donnée au contact direct. On voit aussi que 9% d’entre elles ne connaissent pas ce type de formation.

Ces données peuvent malgré tout être relativisées par le fait que 18% seulement de ces entreprises ont eu recours à un autre type de formation.

Par ailleurs, les formations à distance réalisées l’ont été pour 67% d’entre elles pour des thématiques spécifiques au métier, et ont concerné essentiellement les fonctions administratives (49%)

Ces résultats viennent conforter l’écart existant entre TPE, PME et grandes entreprises en matière d’utilisation professionnelle d’internet.

Ces résultats mettent également en évidence la nécessité d’informer les TPE PME sur les possibilités offertes par des dispositifs mixtes de formation.

Source : Etude PME, Internet et e-learning CGPME/OpinionWay Nov 2011

Communauté d’apprenants : quelques ingrédients pour réussir l’alchimie

La mise en place d’une communauté d’apprenants motivés et actifs est une des conditions de succès d’un dispositif de blended learning.

En tant que concepteur de dispositif e-learning, nous avons à imaginer des interactions sociales propres à motiver les apprenants, à favoriser les échanges entre les acteurs, sans pour autant masquer la structure du contenu  pédagogique ou risquer de minimiser le rôle du formateur.

Le tout n’est pas de proposer des outils mais plutôt de guider les apprenants vers des usages qui peuvent optimiser les résultats pédagogiques.

Quelques idées à creuser :

  • Proposer aux apprenants de travailler en petits groupes via des outils asynchrones : les petits groupes favorisent l’implication de chacun
  • Proposer des sujets de discussion et peut être quelques questions auxquelles les apprenants devront apporter des réponses le temps du parcours
  • Organiser des séances de feed back au cours desquelles les apprenants parlent de leur expérience et présentent le résultat de leur travail
  • Proposer les 3 canaux d’interactivité suivant : Apprenant – apprenant, apprenant – formateur, apprenant – contenu

Pour que l’expérience éducative proposée par les communautés d’apprenants soit riche, les éléments suivants semblent indispensables :

  • Présence d’un guide pédagogique : facilitateur et incitateur qui amènera les apprenants vers l’objectif pédagogique
  • Etablir un climat propice à la participation de tous : les participants seront ainsi à l’aise avec les outils et avec leurs pairs
  • Proposer aux apprenants des thèmes de discussion et peut être une axe de travail

La mise à disposition d’outils de formation informelle à travers une communauté d’apprenants nécessite en amont une organisation pédagogique, et tout au long du parcours un suivi qui conditionneront la réalisation des objectifs pédagogiques.

Contenu e-learning pour support mobile : questions clés

La demande augmente pour le développement de contenu e-learning accessible sur smartphones et autres tablettes ?

 Quelques questions méritent d’être posées en amont de la phase de développement du contenu :

  •  Quel support mobile ciblez-vous ? Les tablettes, les smartphones ?
  •  Savez-vous comment sont équipés les apprenants ? Etes-vous dans un contexte qui vous permet d’axer le développement sur des cibles techniques définies ou bien vous adressez-vous à une communauté d’apprenants disposant d’un équipement multiple et hétérogène ? En fonction de la réponse à cette question, vous ciblerez le développement vers un nombre réduit de plateformes ou bien vous choisirez un mode de développement pouvant satisfaire un maximum de plateformes
  •  Quel type de contenu souhaitez-vous proposer ? Si vous souhaitez proposer du contenu partagé par exemple, vous ne pourrez pas cibler les smartphones. De plus, le contenu pour smartphones a avantage à être plus court
  •  Flash ou pas ? Même s’il existe quelques solutions techniques pour déployer du flash sur Iphone, le résultat est pour l’instant loin d’être optimisé. Ce facteur doit bien sûr entrer en ligne de compte dans votre réflexion. Les contenus Flash sont lisibles sur plateformes Android, mais avec des résultats variables, et peut-on seulement cibler les supports Android ? Peut être le meilleur choix consiste-t-il à choisir le HTML 5 ?

Avec la multiplication des supports et l’hétérogénéité de ces supports, il s’avère d’autant plus nécessaire de bien préparer la phase amont du développement de contenu, l’essentiel étant de bien connaître la cible technique, de bien choisir le contenu à déployer et les techniques à utiliser.

Les LMS demain

Quelles seront les fonctionnalités les plus utilisées dans les LMS demain ? 

La plateforme de formation à distance, aujourd’hui noyau de tout dispositif de blended learning, a progressivement évolué pour suivre la demande des utilisateurs, et pour intégrer les outils technologiques apportés essentiellement par le web 2.0.

La demande des utilisateurs s’oriente de plus en plus vers une gestion des compétences plutôt que vers une gestion de la formation. La plupart des LMS intègrent donc, au moins partiellement, des fonctionnalités de gestion des compétences. Le LMS doit être capable d’évaluer l’écart entre compétences présentes et compétences à acquérir.

Les réseaux sociaux prennent progressivement leur place dans les processus d’apprentissage informel notamment. Ainsi de plus en plus de plateformes proposent une fonctionnalité (ou/et une connexion) de réseau social via lequel l’apprenant et l’enseignant peuvent échanger dans une même communauté.

Ces fonctionnalités, naissantes dans les LMS, sont certainement appelés à se développer, à la demande des entreprises, qui souhaitent que l’apprenant, le salarié, l’étudiant dispose d’un véritable environnement numérique de travail plutôt que d’une « simple » plateforme de formation.

Une autre évolution sera certainement à terme l’intégration dans les LMS de fonctionnalités d’e-commerce, encore peu présentes aujourd’hui. En effet, dans la mesure où l’utilisateur, via le catalogue de formation de mieux en mieux géré (recherche, filtre, auto-évaluation), peut choisir son parcours, s’y inscrire, on ne voit pas pourquoi il ne pourrait pas directement l’acheter sur la plateforme.

Et enfin une des évolutions déjà présente, est la possibilité d’apprendre de façon désynchronisée. L’apprenant suit un ou deux modules par exemple en mode déconnecté, puis lorsqu’il se reconnecte sur le système, son historique est mis à jour par le LMS : cela répond à l’évolution du monde professionnel dans lequel le travail est de plus en plus nomade et où la frontière entre temps de loisirs et temps professionnel est de moins en moins marquée.

Le développement des communautés d’apprenants va de pair avec la mise à disposition des médias sociaux dans les SLMS (Social Learning Management System). Ainsi l’apprenant inscrit sur un parcours de formation est automatiquement membre de la communauté apprenante associée

Via sa communauté, l’apprenant pourra échanger ses idées, agir sur le contenu du cours, partager ses pratiques, chercher des compétences expertes, communiquer avec d’autres membres, accéder au microblog…

Bénéfices organisationnels de l’e-formation

Les pratiques intégrées de l’e-Formation (ou e-Learning) au sein des organisations professionnelles d’aujourd’hui se banalisent. En France, malgré un certain retard par rapport à d’autres pays européens, ce marché est en croissance (+15% entre 2008 et 2009 ; + 25% entre 2009 et 2010) et il le sera de plus en plus au cours des prochaines années (de 30% à 40% une étude du cabinet Féfaur).

Un des facteurs de croissance de ce marché est lié au contexte économique difficile auquel les organisations professionnelles sont confrontées. Les contraintes financières se faisant pressantes, les décideurs privilégient de plus en plus des solutions de formation à la fois flexibles, performantes et économiques.

C’est dans ce contexte financièrement tendu que les bénéfices les plus visibles de l’e-Formation s’expriment le plus clairement. En effet, il est communément admis que le premier niveau de bénéfices offerts par les solutions d’e-Formation professionnelles concerne les économies réalisables sur le budget de formation du personnel :

  •  Pas de frais de déplacement et d’hébergement des stagiaires ;
  • Economie de temps (et donc d’argent) attribuable à la durée globale de la formation (déplacement + hébergement + délivrance de la formation) ;
  • Supports et manuels de formation/auto-formation numérisés et centralisés (moins de frais d’impression, moins de frais de mises à jour, respect de l’environnement) ;
  • Economies d’échelles réalisables (un parcours d’e-Formation peut être diffusé massivement vers une audience dispersée géographiquement) ;
  • Diminution des besoins et frais de l’accompagnement (formateur présentiel > eTuteur distanciel) ;
  • Etc.

D’un point de vue financier, ces avantages paraissent évidement séduisants. Il est néanmoins nécessaire de les mettre en perspective avec le point de vue pédagogique lié aux ressources et modalités de l’e-Formation. La finalité organisationnelle étant bien sûr l’acquisition, par les personnes, de connaissances et de compétences utiles pour servir avec pertinence et performance des objectifs d’affaires stratégiquement définis…

Or, d’un point de vue pédagogique, toutes les solutions d’e-Formations ne se valent pas. Il faut donc bien préciser que les économies potentiellement réalisables grâce à l’e-Formation sont dépendantes d’une qualité pédagogique (incluant la qualité de l’accompagnement) au moins égale à celle qui serait proposée dans une modalité de formation professionnelle traditionnelle (stage de formation).

Généralement, lorsque la pertinence et la qualité pédagogique sont bien présentes dans une solution d’e-Formation, il est habituel de constater que les bénéfices vont bien au-delà de ce premier niveau de bénéfices économiques. Un second niveau de bénéfices touche à la performance générale de l’activité d’une organisation professionnelle. Ainsi, intégrer les pratiques de l’e-Formation, constitue le point de départ d’un processus développant progressivement des avantages organisationnels et stratégiques.

Potentiellement, une solution d’e-Formation de bonne qualité, plaçant l’apprenant au centre du processus d’ingénierie pédagogique, permet de proposer un apprentissage amélioré et donc plus efficace qu’un apprentissage selon une modalité traditionnelle. En 2010, un article du magazine l’Expansion, souligne que l’e-Learning peut désormais proposer de meilleures expériences de formations et d’apprentissages que celles proposées par la modalité traditionnelle. En d’autres termes, les personnes apprendraient plus, mieux et plus vite grâce aux e-Formations bien conçues et réalisées. Elles pourraient transférer plus efficacement et plus qualitativement leurs acquis dans leurs pratiques professionnelles courantes, ce qui en conséquence irait au bénéfice direct de la performance d’une organisation.

Enfin, un troisième niveau de bénéfice organisationnel peut être distingué à partir de l’exploitation dans une organisation des pratiques d’e-Formations et d’une certaine maturité dans l’exploitation des technologies de l’information, de la communication et de la collaboration. Ce troisième niveau caractérise ce que l’on appel aujourd’hui les organisations apprenantes. Le travail, la collaboration, la socialisation, la gestion des connaissances, l’apprentissage formel et informel s’y trouvent intimement liés et laissent émerger ce que le Théoricien Etienne Wenger (1998) définit et nomme « une communauté de pratiques ». Un groupe d’individus qui partagent régulièrement points de vue, idées, passions, travaux, dans le but commun d’une entreprise. Engagés dans de telles interactions, les membres d’une communauté de pratiques développent des compréhensions communes qui permettent de trouver des solutions, d’améliorer les processus de travail et les pratiques professionnelles. En résumé, une organisation qui apprend à mieux travailler, gérer et mener une activité professionnelle.

Références

  • Etude du cabinet FéFaur « L’offre professionnelle eLearning en France » (2010)