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Nouveaux retours d’expérience sur le standard xAPI (TinCan/Experience API)

xAPI est un nouveau standard pour la formation digitale. Il succède à SCORM en comblant ses principales faiblesses, mais ouvre aussi de nouvelles perspectives.

Après une première phase d’expérimentation (cf. http://experience-api.fr), j’ai souhaité mettre en œuvre le standard xAPI de manière plus systématique : développement d’un LRS, tests de conformité, reporting, benchmark d’outils auteurs, développement de contenus xAPI, interopérabilité entre systèmes, etc.

Voici le premier d’une série d’articles dont le but est de partager mes retours d’expérience sur le sujet : http://www.elearning-standard.com/fr/nouveaux-retours-dexperience-sur-le-standard-xapi/.

Vos réactions sont les bienvenues !

Les outils immersifs et interactifs en remédiation

Conditions de succès et perspectives d’utilisation. 

Rappel sur le projet Gaïa   :

Le projet Gaïa est le fruit d’une collaboration entre l’Association Francophone de Remédiation Cognitive (AFRC), le Service Universitaire de Réhabilitation du CH Vinatier, le CHU vaudois et Dominique GROS (Tutoractiv).
Il a permis le développement d’un outil permettant de rééduquer la capacité des personnes souffrant de troubles psychotiques chroniques à comprendre les émotions exprimées par le visage d’autrui.
Cet outil repose sur un ensemble de modules interactifs de remédiation (jeux de rôle) qui ont pour vocation d’être utilisés, sous la supervision d’un professionnel de la santé en situation d’assistance.
Le projet a été présenté en 2013 dans un précédent article (http://learning-sphere.com/fr/apport-des-approches-et-outils-de-remediation/).

Reconnaissance du projet (Tour de France du Numérique pour la Santé) :

La présentation du projet a été réalisée dans le cadre du Tour de France du Numérique pour la Santé en Région Rhône-Alpes à Lyon le 26 Novembre 2014.
L’Association FORMATICSanté en est l’organisateur dans toute la France.
Voir : http://tourdefrancenumeriquesante.fr/

Le projet a été sélectionné avec 8 autres projets régionaux. Son poster de présentation a été primé.
Ceci nous permettra de poursuivre le travail de communication en France puis à l’International.
Le projet est actuellement en phase de validation scientifique à partir d’une étude au sein de 4 Centres Hospitaliers dont le CH Le Vinatier de Lyon. Elle se terminera mi- 2015.
Les résultats sont prometteurs puisque, jusqu’à présent,  la méthode Gaïa obtient 2 fois plus d’efficacité en remédiation que les approches classiques de jeux de rôle.

Perspectives d’évolution et d’adaptation :

Les apports de la remédiation cognitive dépassent largement le cadre de la psychiatrie.

Les troubles cognitifs spécifiques concernent une part importante de la population mondiale, notamment ceux du développement du langage ou du comportement. Des études récentes tendent à montrer que l’illettrisme pourrait venir de troubles cognitifs, associés à un environnement socioculturel peu favorable aux apprentissages et aux difficultés dans les compétences sous-jacentes à cette acquisition.
Les troubles cognitifs renvoient aux relations entre le développement cognitif et langagier d’une part et l’accès à la langue écrite et la communication sociale et non-verbale d’autre part.
Ces difficultés de communication posent des problèmes croissants de santé publique et de cohésion sociale.
Il est donc primordial pour les personnes souffrant d’un tel handicap de pouvoir bénéficier d’aménagements  « inclusifs et compensatoires », en s’appuyant sur des structures professionnelles de remédiation et d’accompagnement. L’ordinateur prend une importance centrale dans les vies de toutes les personnes. Il est donc très intéressant d’utiliser ce type de technologie pour une assistance personnalisée et immersive (en situation). L’ordinateur est donc le pivot d’une relation tripartite et interactive : revalorisant la personne accompagnée.
L’outil doit permettre d’établir un diagnostic en situation et induire une « compensation personnalisée et évolutive », en s’appuyant sur le travail de professionnels de la communication écrite, verbale et non verbale.

Conditions de développement et de pérennisation :

Le développement de ce type de dispositif s’appuie sur une démarche coopérative et ouverte,
à l’opposé de celle concernant un serious-game développé en studio par exemple   :

1- L’outil doit permettre, au fil du temps, de créer ou modifier son contenu :

Ressources incorporées, questionnaires et feed-back sont modifiables au fil de l’expérience en utilisation et en situation de remédiation, à partir des formats de médiatisation existants :
Perceptions des situations vidéo ou animées, navigation et ergonomie, lisibilité et compréhension des corrections,  banque de situations représentatives.

Le paramétrage et l’évaluation de l’efficacité de ce type d’approche se fondent sur l’observation symptomatique des performances de l’individu ainsi que de son ressenti.

L’approche est donc systémique en instaurant une boucle de rétroaction :
Utilisateurs => Accompagnateurs => Développeurs => Utilisateurs …

2- L’outil est basé sur un scénario immersif et progressif :

L’environnement est construit de manière réaliste et simple.
Par exemple, pour Gaïa:

  • Photos réalistes du décor relatif à la scène.
  • Personnages introductifs de la situation exposée en format de « bande dessinée animée » avec éléments de dialogue à analyser.
  • Personnage « cliquable » pour lancer la vidéo correspondante.
  • Exercices permettent une « montée en charge » progressive: QCM d’analyse en séquences « en escalier », avec palier de remédiation complété par un feed-back de « correction », induisant un bilan d’activité final en fin de module.

3- L’outil doit permettre un transfert sur une plate-forme de type LMS:

Une fois les modules stabilisés, cette intégration doit permettre un tracking et une historisation des résultats par individu (chemin de performances) en particulier : temps passé, points de reprise et scores.

4- l’outil doit permettre une appropriation technique par l’équipe de formateurs-médiateurs :

Ils seront formés à l’utilisation des outils auteurs. Il s’agit pour eux d’être totalement autonomes dans la phase de maintenance évolutive de l’outil.
L’outil-auteur (qui a servi à son développement) doit donc être convivial et puissant.
La démarche du prestataire technique doit être de type développement > accompagnement > formation-action.

Autoformation, FOAD et le cadre légal

L’autoformation accompagnée et la loi du 05 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi &  à la démocratie sociale 

Oui en FOAD, l’autoformation accompagnée est une modalité d’actualité !

 Dans cette période où chaque mois un nouveau décret[1] (de la loi du 5 mars 2014) est publié, avec en particulier le décret du 22 août 2014 sur la FOAD[2], les espoirs de voir enfin, notre système de formation continue (paritaire, complexe et datant de 1971) s’assouplir, sont (trop) grands. Cette flexibilité est attendue prioritairement pour les adultes les moins qualifiés, salariés ou non. Parmi les degrés de souplesse figurent, en bonne place, les formations dites ouvertes. Les actions de type FOAD reposent sur une multimodalité de situations d’apprentissage combinées, présentielle et/ou à distance, individuel et/ou collective, en ligne et/ou dans un centre de ressources, mais, à chaque fois, accompagnées dans une relation pédagogique adaptée, évolutive et contractualisée.

S’appuyant sur les directives européennes de «Life Long Learning», les partenaires sociaux et les instances publiques, ont voulu avec cette nouvelle réforme mettre en avant deux grands principes :

–       d’une part, donner plus d’initiative et de responsabilité à chaque personne (Compte Personnel de Formation,  le Conseil en Evolution Professionnelle et autres) ;

–       et d’autre part, rénover l’offre et les pratiques de formation, en reconnaissant la possibilité d’apprendre sans la présence continue de son formateur.

Et ils ont, par là même, accepté et validé la logique d’autoformation accompagnée.

Non l’autoformation ne se réduit pas à la soloformation[3] ! Depuis 1995, date de la création du FFFOD, plusieurs  acteurs majeurs de la formation, tous membres du FFFOD, militent pour faire reconnaître enfin la pluralité du concept[4] qui ne se limite pas à l’autodidactie. Parmi ces pratiques, celle de l’autoformation accompagnée est une modalité majeure dans le champ de la formation continue, surtout au regard des enjeux liés au développement de la société dite numérique. Ces militants et professionnels dont je fais partie, sont confortés par des travaux de scientifiques[5] français, européens, québécois (et autres…) qui montrent très clairement qu’il n’y a pas de réel apprentissage sans des activités d’autoformation ! Cela résonne aussi avec la logique des huit compétences clés portées par l’Union Européenne. Pour la 1ère fois, une instance politique était capable d’affirmer, haut et fort, l’idée que «Apprendre à Apprendre» est une nouvelle compétence nécessaire au citoyen.

La notion d’autoformation est tellement riche que Philippe Carré parle même de «Galaxie[6] de l’autoformation». Souvent, on constate que certains acteurs de la formation ont tendance, eux-mêmes, à réduire cette galaxie, à la seule autodidactie ! Il me paraît essentiel de ne pas, de ne plus entretenir cette confusion, cette ambiguïté ou cette simplification. Au regard des recherches sur la formation des adultes, mais aussi des nouvelles manières d’apprendre dans des écosystèmes d’apprenance[7], j’estime qu’il est aussi de notre devoir, quelque soit son profil professionnel (pédagogique, administratif, juridique, ou autres), quelque soit sa structure (prescripteurs, financeurs, OPCA, OF ou autres) quelque soit ses responsabilités ou son statut (élu, dirigeant, RH, responsable de CE, syndicaliste, salarié, indépendant, artisan, demandeur d’emploi ou autres) de promouvoir l’autoformation accompagnée, dans le cadre légal de la nouvelle réforme en cours. Notre impératif est de répondre au mieux, aux besoins des très nombreux apprenants qui désirent SE former, en renforçant aussi leurs compétences transversales dans des environnements facilitants.

Très certainement, la réforme va être compliquée à mettre en œuvre ! Cela sera d’autant plus difficile si nous restons sur des modèles culturels de transmission calibrés du savoir. Ces modèles sont basés sur une logique de distribution de contenus, souvent dans un lieu unique. Il s’agit de favoriser des organisations plus ouvertes, proposant et pilotant une diversité de situations d’apprentissage mettant les apprenants en activité dans des dynamiques d’espaces-temps. Avec l’accompagnement pédagogique utile, avec le tutorat adapté[8], chaque apprenant pourra y saisir une multitude d’opportunités d’apprendre. Cela comprend des modes formel et/ou informel, des modes transmissif et/ou collaboratif avec la juste dose de numérique. La relation humaine[9] reste, y compris dans les formations multimodales, clé.

Dans cette évolution sociétale, la mise en œuvre de l’autoformation, accompagnée nécessairement, devra être rapidement et énergiquement reconnue, encouragée et facilitée. C’est dans cet esprit que s’est tenu, à l’Université de Strasbourg fin octobre 2014, le 8ème colloque européen[10] sur l’Autoformation où plusieurs membres du FFFOD (APapp, AFPA, CNFPT, Université Paris X Nanterre, Consultants et autres) ont apporté leurs contributions en plénière, en atelier ou durant l’Edgecamp «Pratiques d’autoformation réussies[11]».

Jean Vanderspelden – consultant ITG – novembre 2014

Membre du FFFOD, de LS et de MIP+  www.iapprendre.fr jean.vanderspelden@free.fr


[1]  Décrets sur «Le Compte Personnel de Formation», puis «Liste des formations éligibles», «Consultation annuelle du CE», «FOAD», «Rôles  des OPCA, en attendant ceux sur «Le Conseil en Evolution Professionnelle», «La qualité», «Instances  nationales et régionales de régulation», etc…

[2] Voir http://www.fffod.fr/component/content/article/2764

[3]  Voir le guide de démultiplication des bonnes pratiques «Autoformation accompagnée des adultes en situation d’illettrisme – Ateliers de Pédagogie Personnalisée (APP) en Languedoc-Roussillon» – Forum ANLCI 2.0 – Juin 2014  http://www.anlci.gouv.fr/Mediatheque/guides-forum-2.0/Autoformation-accompagnee-des-adultes-en-situation-d-illettrisme-Guide-de-demultiplication-Languedoc-Roussillon

[4] http://www.tutofop.educagri.fr/ressources/FOAD_Autoformation/autoformation3.htm

[5] On pense spontanément aux travaux et aux publications de Philippe Carré et des membres de son équipe – Voir : http://www.canal-u.tv/video/profession_formateur/definition_de_l_autoformation.408

[6] L’autoformation – P. Carré – A. Moisan & D. Poisson – Pédagogie d’aujourd’hui – PUF – 1997 ou plus  récent (2011) : http://www.scienceshumaines.com/la-galaxie-de-l-autoformation_fr_11868.html

[7] Voir livre «Former, se former & apprendre à l’ère du numérique» – D. Cristol – 2014  – Edition ESF.

[8] Voir les travaux et les productions de J. Rodet : http://blogdetad.blogspot.fr/

[9] Voir article THOT «Comment le facteur humain est déterminant dans la formation en ligne ?» – 2014

[10] Plus d’informations sur les échanges : sur http://colloque-autoformation.unistra.fr/

[11] Animation franco-belge avec Odile Dupont (FOREM) et Jean Vanderspelden (FFFOD)

Les mécanismes de l’apprentissage

C’est une lapalissade trop souvent oubliée : seul l’apprenant apprend. Trop souvent oubliée car, au moment de réfléchir à un projet e-learning, lorsqu’on se pose pour bâtir le parcours pédagogique de l’apprenant, qui se demande encore comment celui-ci apprend ?
Les cogniticiens ont identifié quatre grands piliers de l’apprentissage. À la suite de leurs travaux, je vous propose quelques enseignements et pistes à explorer pour vos modules e-learning.

Prenez vos apprenants par la main

Pour les cogniticiens, l’attention est le premier pilier de l’apprentissage. Derrière elle se cache le mécanisme qui nous permet d’identifier l’information pertinente et de décider de son traitement. Elle se décompose en trois temps :
–    Premier temps : un système d’alerte. Notre attention nous dit : « Voilà quelque chose qui pourrait m’intéresser ». Les modules qui commencent par énoncer un paradoxe ou par raconter une histoire, qui bousculent donc nos acquis ou font appel à nos émotions, sont de nature à déclencher ce système d’alerte chez l’apprenant ;
–    Deuxième temps : un système d’orientation. Notre attention nous fait tourner le regard vers ce qui l’a éveillé et nous incite à nous mobiliser ;
–    Troisième temps : le contrôle exécutif. C’est lui qui nous permet de nous focaliser sur l’important et de chasser d’éventuels « bruits » qui viendraient perturber notre compréhension. Pour y parvenir, notre cerveau a besoin d’être guidé. Un peu comme si vous étiez au milieu d’une jungle : à suivre un sentier sans savoir où il mène, vous pourriez vite être tenté de chercher un raccourci et dévier ; avec une carte en main et la destination clairement indiquée, vous ne penserez pas à emprunter un chemin de traverse.

Testez vos apprenants en permanence

L’accent mis sur les interactivités dans les formations distancielles montre combien on a pris conscience qu’il faut agir pour apprendre. Comme le disent dans leur langage les cogniticiens, « l’exposition passive a un stimuli conduit à peu d’apprentissage » (Stanislas Dehaene). L’engagement actif est donc le second pilier de l’apprentissage.
Plus l’apprenant se met en jeu et teste son savoir, mieux il apprend. Une étude réalisée par le professeur Roedinger (université de Washington, Saint Louis) a montré que la rétention d’information était même proportionnelle au nombre de tests passés. On retient presque deux fois mieux lorsque chaque séquence d’apports est suivie d’une séquence de tests que lorsqu’on se contente de séances d’études.

Acceptez qu’ils se trompent

Mécanisme de l'apprentissageComment fonctionne notre cerveau en phase d’apprentissage ? Selon les cogniticiens, il suit un modèle prédictif. Il émet des hypothèses qu’il teste sur la réalité. Le retour d’information qu’il reçoit de son test constitue donc le troisième pilier de l’apprentissage. Il permet de valider ou modifier l’hypothèse formulée par le cerveau et donc de créer du savoir. Mais l’apprentissage ne se déclenche vraiment que si l’hypothèse s’avère fausse. On ne peut pas apprendre sans erreur.
Les quiz simplistes dont se parent de nombreux modules, sous couvert de favoriser l’activité des apprenants, peuvent donc se révéler contre-productifs. C’est en découvrant qu’il se trompe que l’apprenant va prendre conscience du savoir, savoir-faire ou savoir-être qu’il ne maîtrise pas – « Le rôle du concepteur est de créer de l’inattendu » disait le designer Kenneth Grange.
Attention cependant à l’effet néfaste de l’erreur chez les moins persévérants. Montrer les bénéfices de l’apprentissage et garantir la progression de l’apprenant restent des corollaires essentiels.

Faites-les dormir

Le dernier pilier de l’apprentissage révélé par les cogniticiens concerne la consolidation. Autrement dit cette étape qui fait passer l’information de notre cortex pré-frontal, siège de l’activité consciente et réflexive, à des réseaux neuronaux moins conscients. Comme le faisait déjà remarquer le psychologue Jean Piaget au début du siècle dernier, le savoir a besoin de s’assimiler et cette assimilation ne va pas de soi. Elle prend du temps. Pourquoi ? Entre autres parce que c’est durant la nuit qu’elle se réalise. En phase de sommeil, notre cerveau rejoue ce qu’il a vécu durant la journée et permet ainsi au savoir de mieux s’ancrer. Distribuez les temps d’apprentissage en plusieurs séquences dissociables voire sur plusieurs jours sera alors gage de meilleure réussite.

Accroitre l’efficience commerciale d’une PME avec le e-learning

Proposer une offre de modules e-learning « métiers » n’est pas réservé aux grands comptes pour développer des dispositifs de formation classiques.

La PME alsacienne Vox Animae est spécialisée dans le métier de « comportementaliste ».
Son but est « d’aider des propriétaires de chiens et de chats, ainsi que tout professionnel en contact avec ces animaux, à résoudre les problèmes de cohabitation, et à instaurer une relation harmonieuse, respectueuse et durable avec leur animal ».

Cette entreprise a été soutenue par le CEEI Alsace : « Structure régionale d’accueil et d’ingénierie  pour  à l’accompagnement et le  financement de projets d’innovation déployés au sein des entreprises de la région Alsace. »

Cette entreprise, très sensibilisée à la communication par le web (en raison notamment de sa position géographique excentrée par rapport au centre de la France), a compris l’intérêt du marketing pédagogique via le multimédia :

  • Les modalités pédagogiques, qui engagent  l’apprenant et dont l’attractivité est forte, permettent de se différencier de la concurrence et de valoriser l’offre de formation. Cette valorisation met en évidence les points forts du discours pédagogique et les atouts des produits ou prestations de services.
  • L’intérêt de recourir au e-learning dans une approche de communication-produit par le web est majeur car cela permet de :
    Accroître la visibilité sur le web et le temps passé, par le visiteur, à explorer et naviguer
    Communiquer avec le même outil quelque-soit le support (web, clé USB, LMS …).

Dans le cas de Vox Animae , il s’est agi de rentabiliser l’investissement pédagogique et multimédia : 12 modules de formation rapide et fortement interactifs utilisés de manières complémentaires :  supports de communication lors d’interventions diverses (formations en présentiel,  conférences, portes ouvertes, ateliers…),  outils d’auto-apprentissage (aide à la vente pour mieux cibler les besoins du client).

  • Le choix du secteur est essentiel.  Il est stratégique car il s’agit de conquérir les clients  « par le haut » pour convaincre le prospect de l’excellence de l’offre (combiné avec un référencement adéquat) au-delà des messages publicitaires classiques. Les propriétaires de chiens choisissent de recourir à un comportementaliste quand la situation le demande, parfois de manière urgente : il leur faut donc choisir le meilleur prestataire.
    Par ailleurs, l’objectif est d’accroître la rentabilité de l’action commerciale en optimisant la relation-client tout en faisant gagner du temps au futur client.

Dans le cas de Vox Animae, les contenus sont proposés pour un prix symbolique sur le site web pour démontrer l’expertise de l’entreprise et séduire les acheteurs potentiels :

  1. Accès site web : http://www.vox-animae.com/depuis-chez-vous-en-foad
  2. Catalogue : http://www.vox-animae.com/e/23-modules-de-formation-en-ligne
  3. Exemple d’1 extrait de module : http://www.tutoractiv3v.com/LBS-Module12/SCO_0001/default.htm

Il est prévu de transformer ces modules en HTML-5  dans une 2ème étape (lecture sur tablettes)

Nota : Le témoignage du client est visible sur mon site dans la rubrique correspondante.
D’autres exemples de didacticiels-produits sur mon site : http://www.tutoractiv3v.com/didacticiels.html

Martinique, APP & Formation

  • Martinique, APP & Formation

                 Le 27 février 2014, l’AGEFMA a organisé à Fort de France[1], une rencontre «Redonner une nouvelle dynamique au réseau des Ateliers de Pédagogie Personnalisée (APP) en Martinique, en lien avec les besoins du territoire» en direction des «anciens» APP toujours en activités, et les organismes de formation, intéressés par le nouveau label national. Cette réunion a été animée, par Jean Vanderspelden, consultant ITG, pour le compte de l’APapp ; l’association nationale des APP.
                 L’AGEFMA a marqué la convergence entre la politique du Conseil Régional avec sa démarche qualité portée par l’AFNOR, la mission d’accompagnement des acteurs du territoire de l’AGEFMA, la volonté des organismes de rejoindre un réseau reconnu, organisé et enfin, l’APapp dans sa logique de maillage territorial.

    Les APP, une autre façon d’apprendre !
    Article publié sur le site de l’AGEFMA en mai 2014

    http://www.agefma.org/index.php?page=actualites&cible=438

     Les APP sont organisés en réseau depuis plus de 30 ans[2].

                L’APapp rassemble 125 organismes de formation labellisés APP dont l’ensemble constitue le réseau national réparti sur le territoire, DOM-TOM compris. Les sites labellisés «APP» mettent en œuvre une démarche pédagogique spécifique, fondée sur «l’autoformation accompagnée», définie dans le cahier des charges national des APP[3]. Le label est accordé pour trois ans, suite à un audit réalisé par AFNOR Certification et après avis de la commission nationale de labellisation. Le label est ouvert à tout organisme de formation qui en fait la demande (organisme privé, associatif ou scoop, CCI, CFA, CFPPA, GRETA, Université, etc….). Dans cette logique de réseau favorable à la mutualisation des outils et des ressources, aux réponses concertées aux appels d‘offre et aux partenariats (Conseil Régional, Conseil Général, Communauté de communes, Etat, Pôle Emploi, FPSPP, ANLCI, AGEFIP, OPCA, Entreprises, SIAE, etc…) et aux partages de valeurs et des bonnes pratiques, l’APapp a pour mission :

    • la gestion du label ;
    • la promotion et le développement de la démarche APP :
    • la professionnalisation des acteurs et l’outillage des équipes ;
    • et le développement d’expérimentations et de projets innovants.

    Les prestations des Ateliers de Pédagogie Personnalisée.

                Le savoir-faire des équipes APP (individualisation des parcours et personnalisation de la relation d’aide[4]) permet de mettre en oeuvre des réponses adaptées et négociées avec chacune des personnes accueillies formées et accompagnées. En 2013, le réseau des APP a formé dans le champ du socle de connaissances et de compétences et des compétences clés européennes, 36 000 personnes. Les équipes ont dispensé 2 800 000 heures de formation. Les principes fondamentaux de la démarche APP sont :

    1 la  personnalisation ;
    2 l’accompagnement  de l’apprenant ;
    3 ancrage  territorial ;
    4 la  diversité des publics accueillis en flux ;
    5 des  sources diversifiées de financement ;
    6 un  fonctionnement à dimension régionale et nationale ;
    7 et les  domaines de formation des huit compétences clés européennes.

    Zoom sur la culture numérique développée en APP

                Parmi les huit compétences clés du référentiel européen figurent «Apprendre à apprendre» et «La culture numérique». Dans les APP, ces deux compétences en résonance permettent de préparer les adultes, quelque soit leur statut (salarié ou demandeur d’emploi ou autres), leur âge et leur niveau de formation, souvent faible, à la nouvelle donne de notre société qui se complexifie et s’ouvre en même temps. Avant, il fallait savoir lire, écrire et compter. Avant, on apprenait une fois pour toute à l’école! Aujourd’hui avec le développement des usages du numérique dans nos sphères personnelles, sociales et professionnelles, nous devons en plus être en mesure de publier et partager. Il s’agit de maîtriser les outils numériques, non seulement pour se divertir ou consommer, mais aussi pour se déplacer, s’informer et, de plus en plus, pour apprendre, collaborer, produire et travailler de manière collaborative.

                Aujourd’hui, on doit saisir les diverses opportunités tout au long de notre vie pour continuer à apprendre, et ainsi, mieux anticiper et s’adapter aux évolutions sociales et économiques nos territoires. Cette journée de rencontre et d’échanges s’est conclue sur la perspective de réflexions à engager avec les partenaires du territoire, les organismes de formation et l’AFNOR pour un l’objectif annoncé d’un nouveau réseau des APP Martiniquais en ordre de marche pour début 2015.

    Pour l’APapp,  Jean Vanderspelden – Consultant ITG – Avril 2014
    Membre du FFFOD et de Learning Sphère

     www.iapprendre.fr ou http://sites.google.com/site/jvdsconsultant/

    Contact APapp : Marie-Anne Corbin – Directrice de l’APapp – Tél : 06 15 04 14 39 – www.facebook.com/reseauappwww.app-reseau.eu


    [1] Voir photos

     [2] «Les Ateliers de Pédagogie Personnalisée ou l’autoformation en actes» – Ouvrage collectif coordonné par Philippe Carré et Michel Tétart – l’Harmattan – Savoir & formation – 2003

     [3] Téléchargement du cahier des charges national des Ateliers de Pédagogie Personnalisée via le site http://app-reseau.eu/upload/Cahier%20des%20charges%20APP%202011.pdf?PHPSESSID=fpi0gipgehel2qviijr1l7n7s1

     [4] «APP : individualiser n’est pas personnaliser, ou apprendre à s’autoformer !» – Article publié dans l’AFP N°194 – Centre Inffo – Jean Vanderspelden – 2005 https://www.facebook.com/notes/jean-vanderspelden/app-individualiser-nest-pas-personnaliser-ou-apprendre-%C3%A0-sautoformer-article-pub/448053721892304

Premier regard sur la première brique du projet Imago : le positionnement du Serious Game «Imagana»

Un collectif de consultants indépendants, spécialistes de la formation à distance et membres de l’association Learning Sphere, s’est réuni pour poser un regard critique sur la première brique du projet Imago.

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La réactivité ascendante, et quelques autres modalités d’accompagnement des apprenants à distance dans les réseaux sociaux massifs d’apprentissage (RSMA)

Si le « stage » de formation impliquant le rassemblement d’un groupe restreint (5 à 20 personnes) constitue encore une des formes les plus répandues de l’accès à la formation professionnelle, si les universités s’ingénient encore et toujours à investir dans l’immobilier et la construction de vastes amphis, le développement des formules de formation à distance et hybrides tant initiale que continue préfigure notre futur proche où l’unité de temps et de lieu, le regroupement des apprenants en un espace physique, dit d’apprentissage (en fait, le plus souvent d’enseignement), ne seront qu’une étape remarquable mais révolue de l’évolution des formes éducatives.
A cet égard, le nouveau cadre défini par la loi sur la formation professionnelle du 7 mars 2014 constitue une avancée prometteuse. Il apparait notamment que la preuve de l’effectivité de la formation ne passe plus par le seul canal de la feuille de présence mais par la fourniture de preuves des apprentissages réalisés, telles que des réalisations d’activités dont les livrables peuvent être collationnés au sein d’un e-portfolio par exemple.[1]
De nombreux facteurs poussent au changement mais je n’en évoquerai ici que deux qui me paraissent les plus puissants. Les besoins de formation sont en constante progression. D’une part, les études s’allongent, concernent des franges de plus en plus grandes d’une génération (en France, la licence est promise à 50% d’une classe d’âge), la population mondiale n’en finit pas d’augmenter, le développement des puissances émergentes mais également des autres pays passe par celui de l’éducation et de la formation de leur population. D’autre part, la durée de validité d’une connaissance se raccourcit considérablement et impose une réactualisation continue des compétences des individus. En 2000, l’Union Européenne dans son mémorandum sur l’éducation et la formation tout au long de la vie[2] formulait notamment les messages suivants :
§ permettre l’acquisition ou le renouvellement des compétences nécessaires à une participation soutenue au sein de la société de la connaissance ;
§ introduire des innovations dans l’enseignement et l’apprentissage en élaborant des méthodes efficaces pour l’offre interrompue d’éducation et de formation tout au long de la vie et dans tous les domaines de la vie ;
§ rapprocher le plus possible l’offre d’éducation et de formation tout au long de la vie aux besoins des citoyens.

Il est donc demandé aux institutions (universités, centres de formation, écoles…) d’accueillir un nombre toujours plus grand d’individus dans des formations dont le contenu est à renouveler, à créer en permanence afin de les former aux métiers qui n’existent pas encore.[3]

Une des conséquences qui peut être tirée de ces constats est que la formation de groupes restreints, indépendamment de son niveau d’efficience, ne correspond plus aux enjeux sociétaux actuels.

Du groupe restreint au réseau social d’apprentissage

Si les groupes restreints ont fait l’objet de nombreuses recherches dès les années 70,[4] et qu’elles ont pu être contextualisées au domaine de la formation, il n’en va pas de même pour les grands groupes ou les groupes massifs (plusieurs centaines de milliers d’individus). Il existe pourtant des théories telle celle des quatre chambres du changement de Claes F. Janssen,[5] ou la Théorie Organisationnelle de Berne (TOB)[6] mais celles-ci ne semblent pas avoir été adaptées de manière consciente dans les dispositifs de formation rassemblant de grandes masses d’apprenants.

Les très grands groupes d’apprenants
Il existe depuis une vingtaine d’années des expériences de formation à grande échelle à travers la mise en place de dispositifs numériques. Ainsi, le futur est déjà présent. C’est bien dans les multinationales et les entreprises nationales de grande taille, disposant d’un maillage serré du territoire, que le e-learning s’est d’abord implanté. Toutefois, il a été souvent fait peu de cas de l’accompagnement des individus et de la possibilité d’échanges entre eux. De manière plus récente, le dispositif de formation continue à distance M@gistère[7] visant les professeurs des écoles (plus de 350 000) affirme clairement son ambition d’accompagnement des apprenants. S’il est encore tôt pour en faire le bilan, l’accompagnement est organisé selon un modèle de démultiplication engageant de nombreux acteurs tant nationalement que dans les académies et leurs circonscriptions. L’idée générale est d’offrir un accompagnement à chaque professeur des écoles au plus près de son affectation. La logique de proximité géographique de cet accompagnement apparait principalement liée à l’organisation territoriale hiérarchique de l’Education Nationale et ne favorise donc pas la constitution d’un véritable réseau social d’apprentissage entre tous les professeurs des écoles de France. Les Moocs peuvent potentiellement rassembler de très nombreux apprenants et c’est en leur sein que le réseau social d’apprentissage pourrait trouver un terrain d’expérimentation. Toutefois, dans ces dispositifs, les interactions entre apprenants et leur accompagnement ne sont que relativement peu pensés et organisés et il est fait volontiers le pari de la spontanéité des échanges entre pairs.
Il apparait donc que ce que je dénomme désormais les réseaux sociaux massifs d’apprentissage (RSMA) restent encore plus une spéculation théorique qu’une pratique observable.

Proposition de définition du réseau social massif d’apprentissage
Il existe fréquemment une confusion entre le réseau social comme outil, d’une part, et comme entité, d’autre part. Les outils de réseaux sociaux sont très nombreux et leurs usages très répandus (26 millions de comptes français sur Facebook). L’utilisation de ces outils en formation est beaucoup moins massive et je constate chaque année auprès d’étudiants de 1ère année universitaire que ces outils ne sont pas considérés d’emblée comme des supports d’apprentissage mais utilisés pour des buts amicaux et familiaux, au mieux de personnal branding.[8]
Par ailleurs, il faut bien constater que si les réseaux sociaux offrent des modalités communicationnelles variées (posts, commentaires, messagerie instantanée, communication audio-visuelle), celles-ci ne recouvrent que partiellement les besoins d’échanges et d’accompagnement au sein d’une formation. Par exemple, le parti-pris du flux antéchronologique est pertinent dans une logique informationnelle mais beaucoup moins dès lors que le contexte du message doit être pris en compte par les interlocuteurs pour en avoir une bonne interprétation et l’utiliser à bon escient. Aussi, si les outils de réseaux sociaux sont utiles, ils ne devraient pas prescrire et circonscrire, par leurs limites et leurs contraintes, les usages pédagogiques des RSMA.
Si un RSMA ne peut réellement exister sans outil de réseau social, il ne s’y limite pas et la combinaison avec d’autres outils tels que les LMS est largement souhaitable. Ainsi, Par RSMA, j’entends, en premier lieu, les interactions de dizaines ou de centaines de milliers d’apprenants réunis au sein d’un dispositif de formation, composé d’espaces divers, qui facilitent l’atteinte de ses objectifs par chaque apprenant. De manière plus précise, voici les dix premières conditions nécessaires qui m’apparaissent nécessaires à l’existence d’un RSMA :
  1. L’existence d’une formation en ligne ou hybride
  2. Un groupe massif d’apprenants (de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers)
  3. La volonté d’horizontaliser les communications entre tous les participants
  4. Une stratégie d’accompagnement annoncée et appliquée
  5. Une définition des rôles des participants (de consommateur à producteur)
  6. Une charte précisant les droits et devoirs des participants
  7. La présence de formateurs, tuteurs, animateurs
  8. Un ou des outils de réseaux sociaux permettant de structurer, de mémoriser et de retrouver les échanges entre les participants
  9. Des outils permettant d’évaluer la cohésion et la productivité
  10. Des instances d’auto-régulation
Si une présentation détaillée de ces différentes conditions serait nécessaire, je me concentrerai, ici, à formuler quelques propositions concernant la quatrième.

Propositions pour l’accompagnement des participants d’un RSMA
La formation à distance a parfois été présentée comme la massification de l’individualisation. Ceci n’est pas faux mais l’individualisation est davantage liée aux tâches d’ingénierie pédagogique de modularisation et de granularisation du contenu qui permettent d’offrir une diversité de parcours aux apprenants en fonction de leurs objectifs, de leurs connaissances préalables, du temps dont ils disposent, etc., qu’à l’accompagnement. Individualiser ne concerne pas précisément l’accompagnement en cours de formation. C’est dans le cadre de la personnalisation que peuvent être prises en compte les caractéristiques personnelles de l’apprenant par un accompagnateur, un tuteur.[9] Il s’agit donc de repérer les formes que la personnalisation de l’apprentissage, par le recours aux différents types d’accompagnement de l’apprenant, peut prendre dans le cadre d’un RSMA. Ci-dessous, je formule un premier lot de propositions qui sont des adaptations aux RSMA de pratiques tutorales déjà éprouvées dans d’autres dispositifs de formation à distance, puis j’évoque rapidement un exemple de modalité d’accompagnement issue des pratiques de réseaux sociaux, enfin je présente la réactivité ascendante.

Adaptation aux RSMA de pratiques tutorales déjà éprouvées
Proposition 01. L’accompagnement doit faire l’objet d’une stratégie élaborée lors d’actions d’ingénierie tutorale[10] qui précèdent la diffusion du dispositif.[11]
Proposition 02. Les rôles et fonctions, ainsi que les modalités des différents acteurs de l’accompagnement doivent être décrits et leurs champs d’intervention précisés. Ils peuvent l’être à partir des fonctions tutorales et des plans de support à l’apprentissage à investir.[12]
Proposition 03. Les modalités d’accompagnement doivent être variées : experts, tuteurs, tuteurs-pairs ou community managers, pairs, ressources de support à l’apprentissage.[13]
Proposition 04. La proactivité des accompagnateurs est indispensable. Une constante dans l’accompagnement est que ce sont rarement ceux qui ont le plus besoin d’être accompagnés qui sollicitent d’eux-mêmes les services d’accompagnement. La proactivité consiste, pour les accompagnateurs, à rejoindre les apprenants là où ils sont et les encourager à s’engager dans la relation d’aide.[14]
Proposition 05. Les modalités d’accompagnement doivent être présentées très clairement aux apprenants. Le recours à une charte tutorale étant conseillé.[15]

Exemple de modalité d’accompagnement issue des pratiques de réseaux sociaux
Proposition 06. Le choix des outils de réseaux sociaux doit idéalement être réalisé avec les apprenants en amont de la formation et être guidé par le respect des critères d’accessibilité de l’outil et d’acceptabilité[16] par les utilisateurs.
Parmi les fonctions qui peuvent être très utiles pour aider l’apprenant à faire face à la masse d’informations en provenance des participants du RSMA, un système de notes ou d’appréciations, davantage comparables à un système d’étoiles qu’à un simple « j’aime » se révèle très utile. Une ressource peut ainsi être évaluée par tous les participants. Il est également possible de distinguer ces appréciations en fonction du rôle des participants. Ainsi, une ressource, mais aussi tout message qui a eu lieu dans le RSMA, peut faire l’objet d’une appréciation. Une ressource peu cotée par les experts mais plébiscitée par les apprenants, ou inversement, permet au participant d’avoir des éléments d’appréciation plus divers. De même, les commentaires qui sont attachés à une ressource ou un message deviennent des ressources évaluées.

Proposition 07. La réactivité ascendante
Je propose que la réactivité des accompagnateurs soit ascendante, c’est-à-dire organisée en niveaux successifs selon le modèle suivant : i) L’apprenant est son premier soutien et peut s’appuyer sur les ressources de support à l’apprentissage ; ii) S’il ne trouve pas de réponses satisfaisantes dans les ressources de support à l’apprentissage, il interroge ses pairs ; ii) Si les pairs ne l’aident pas, ce sont les tuteurs-pairs qui prennent le relais ; iii) Si les tuteurs-pairs ne l’aident pas, ce sont les tuteurs de l’équipe pédagogique qui prennent le relais ; iv) Si les tuteurs de l’équipe pédagogique ne l’aident pas, ce sont les experts qui prennent le relais.

Ceci constitue une véritable alternative à la démultiplication qui n’est pas adaptée au RSMA car n’autorisant pas d’échanges de tous vers tous. Avec la démultiplication on va, de manière descendante, de un vers quelques-uns qui à leur tour vont vers d’autres plus nombreux qui à leur tour accompagnent un groupe restreint d’apprenants. Dans la réactivité ascendante, on part de l’apprenant mais il s’adresse d’abord au plus grand nombre et c’est dans la mesure où il n’y a pas d’aide apportée que le niveau d’intervenants plus spécialisés et moins nombreux est sollicité. Il est à noter que la réactivité ascendante propose une solution à l’impasse que j’avais relevée l’an dernier dans la typologie du tutorat dans les moocs.[17] En effet, il est impossible, pour des raisons organisationnelles et financières de dimensionner le tutorat réactif de la même manière dans un mooc rassemblant des centaines de milliers d’apprenants que dans une FOAD s’adressant à quelques dizaines d’apprenants.

Un des avantages collatéraux de la réactivité ascendante est qu’elle est beaucoup moins coûteuse que les systèmes d’accompagnement habituels. En effet, elle est redevable à la démarche du don et contre don.[18] En particulier, les pairs, voire les tuteurs-pairs (anciens apprenants) sont des volontaires recherchant une reconnaissance symbolique et cognitive, souhaitant nourrir un sentiment d’appartenance à une collectivité, poursuivant des buts personnels : autant de ressorts motivationnels qui ne nécessitent pas forcément d’être accompagnés d’une rétribution financière.[19] C’est à leurs niveaux que la plupart des demandes de soutien des apprenants trouveront leurs solutions. Les tuteurs et experts déchargés de l’accompagnement courant ont la possibilité de se concentrer sur les interventions où leur plus-value est réellement nécessaire. Ils peuvent ainsi être à la disposition d’un nombre massif d’apprenants puisque leur périmètre d’intervention est plus réduit.

Par ailleurs, une bonne part de leurs interventions personnalisées est capitalisable dans de futures ressources de support à l’apprentissage.
L’économie de l’accompagnement est alors modifiée en profondeur. De manière habituelle dans le e-learning, elle est fondée sur la quasi absence de coûts fixes relatifs à l’absence de conception et des coûts variables corrélés au nombre d’apprenants qui deviennent insupportables dans le cas d’un RSMA. Dans la réactivité ascendante, il est nécessaire de faire des investissements initiaux relatifs à l’ingénierie tutorale et dans la production des ressources de support à l’apprentissage mais les frais variables sont davantage circonscrits et leur variabilité est moins corrélée au nombre d’apprenants.

La limite de la réactivité ascendante est que l’apprenant ne dispose plus d’une personne-ressource qui puisse le suivre tout au long de sa formation. C’est là que les outils peuvent nous aider. Les promesses du standard xAPI[20] laissent entrevoir la possibilité d’une réorganisation à la demande des traces et communications d’un apprenant permettant d’en restituer l’historicité et le sens. Si l’outil est bien en peine de traduire la dimension affective d’une relation pédagogique duale, il est possible, que celle-ci devienne moins essentielle à l’individu qui s’engage comme apprenant dans un RSMA ou qu’il soit davantage préparé à supporter ce manque ou encore qu’il soit prêt à acheter le service d’accompagnement supplémentaire qui lui fournirait cette écoute empathique.

Je ne pense pas que les RSMA soient l’alpha et l’omega du futur de la formation et de l’accompagnement. Il suffit d’inverser les termes de l’aphorisme de Philippe Carré[21] pour s’en convaincre : on apprend avec les autres, mais toujours seul. Par ailleurs, à côté des RSMA, qui restent, j’en conviens, largement à définir, et à qui les moocs sont ce qu’homo-erectus est à Sapiens, d’autres modalités formatives, y compris plus traditionnelles[22] continueront d’exister. Enfin, si la socialisation présente de nombreux points positifs pour l’apprentissage, l’apprenant ne peut jamais être réduit à sa manifestation sociale qui ne constitue qu’un de ses avatars supportable par les tiers. Or, comme nous l’a démontré Edgar Morin, Sapiens est aussi Demens…[23]

Ces quelques propositions sont loin d’épuiser le sujet et c’est avec plaisir que je vous invite à en débattre afin de défricher les chemins à parcourir entre l’enseignement massif non accompagné et l’accompagnement massif en trompe l’oeil


[1] L’essentiel du contenu de cette loi est présenté par Jean-Pierre Willems dans cette vidéohttps://www.youtube.com/watch?v=yTM2c3cZJ8M. Les décrets d’application de la loi sont à paraître.
[3] Selon le magazine Maddyness, 60% des métiers qui façonneront l’avenir n’ont pas encore été inventés http://www.maddyness.com/emplois/2014/01/28/60-des-metiers-nont-pas-encore-ete-inventes/
[4] Parmi les nombreux ouvrages consacrés aux groupes : Anzieu, Didier (2013). La dynamique des groupes restreints. 13e édition, 1ère édition en 1968. PUF. Moscovici, Serge (1988). Psychologie des minorités actives. PUF. Landry, Simone (2007). Travail, affection et pouvoir dans les groupes restreints. PUQ. Mucchielli, Roger (2013). La dynamique des groupes. ESF
[6] Berne, Eric (2005). Structure et dynamique des organisations et des groupes. AT Editions
[8] Le concept de personal branding (marque personnelle) repose sur l’idée d’appliquer à une personne connue ou non (professionnel en général : artiste, salarié, manager, responsable d’entreprise) les techniques de communication utilisées pour les marques. Ceci est largement facilité par les outisl du web 2.0. Article de Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Marque_personnelle
[9] Sur les notions d’individualisation et de personnalisation cf. Rodet, Jacques (2014). Le tutorat, élément de la flexibilité d’une FOAD. Revue Tutorales, n°13, pp. 7-15http://www.jrodet.fr/tad/tutorales/tutorales13.pdf
[10] Rodet, Jacques (2010). Propositions pour l’ingénierie tutorale. Revue Tutorales n°7, pp. 6-21http://jacques.rodet.free.fr/tutoral7.pdf
[11] C’était également la première préconisation des quatre que j’ai formulé lors des JEL 2013 à propos du tutorat dans les moocs. Les trois autres étant : Utiliser la période d’inscription pour analyser les besoins d’aide des apprenants ; Former les animateurs des moocs aux fonctions tutorales ; Procéder à des enquêtes auprès des apprenants sur les services tutoraux dont ils bénéficient et les associer à leur amélioration. Diaporama http://jacques.rodet.free.fr/jel2013.pdf
[12] Rodet, Jacques (2012) Des fonctions et des plans de support à l’apprentissage à investir par les tuteurs à distance. http://blogdetad.blogspot.fr/2012/06/des-fonctions-et-des-plans-de-support.html
[13] Sur la variété des profils tutoraux cf. Vacaresse, Sylvain (2013) Retour sur un système tutoral à l’université https://www.youtube.com/watch?v=2OU3E8X7dAY
[14] Rodet, Jacques (2011). Formes et modalités de l’aide apportée par le tuteur in Le tutorat à distance, sous la direction de Christian Depover. pp.159-170. De Boeck
[15] Rodet, Jacques (2010). Op. déjà cité.
[16] « La théorie de l’acceptabilité propose d’étendre le traditionnel modèle de « la conception centrée sur l’utilisateur » en partant de questions concernant l’évaluation de l’interface par l’utilisateur pour aller jusqu’à des prédictions de l’usage envisagé. ». Février, Florence (2011). Vers un modèle intégrateur « expérience-acceptation » Rôle des affects et de caractéristiques personnelles et contextuelles dans la détermination des intentions d’usage d’un environnement numérique de travail. Thèse de doctorat. http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/60/83/35/PDF/theseFevrier.pdf
[17]Cf. https://sites.google.com/site/jacquesrodet/Home/essai/tutoratetmoocs. Cette typologie a également fait l’objet d’une présentation aux JEL 2013, cf. note 11.
[18] Pihel, Laetitia. Le don/contre-don de Marcel Mauss, un paradigme pour et au service de la GRH.http://centremagellan.univ-lyon3.fr/fr/articles/305_620.pdf « Mauss (1923-1924) définit l’échange de type don/contre-don à partir de quatre dimensions. Selon l’auteur, il comprend à la fois, une dimension intéressée (lutte d’honneur, intérêts économiques, etc.) et désintéressée : les acteurs sont conduits à se dessaisir, à sacrifier leurs intérêts immédiats au nom du lien. Il inclut également une dimension contrainte (ou obligée) : car des obligations de toutes sortes pèsent sur la relation, et une dimension libre et spontanée : chacun décide du moment où il donne et de l’initiative du pas fait vers l’autre. »
[19] Ceci est à mettre en lien avec les propos d’Amandine Brugière qui, à propos des mutations du travail, indique « Peut-être est-ce alors moins le travail qui est en crise que la reconnaissance (symbolique et financière) d’une production de valeur, beaucoup plus fortement attachée à l’individu et à son capital “cognitif”. Le travail devient ainsi de plus en plus “vivant”, comme le souligne Toni Négri. Son efficacité repose sur la capacité d’apprentissage, d’innovation, d’adaptation, de singularisation des individus. » http://www.internetactu.net/2014/06/27/la-metamorphose-du-travail/
[20] Pour découvrir xAPI http://fr.slideshare.net/fffod/x-api-20140225. Sébastien Fraysse est un des acteurs qui travaille à déterminer, à partir des usages que les acteurs souhaitent en avoir, les nouvelles formes de traçage des activités en ligne. http://www.elearning-standard.com/fr/tag/xapi/
[21] Philippe Carré a eu cette heureuse formule « on apprend toujours seul, mais jamais sans les autres »
[22] Le compagnonnage est une de ces modalités formatives qui traverse les époques sans perdre de sa pertinence.
[23] « Le terme sapiens/demens signifie, non seulement relation instable, complémentaire, concurrente et antagoniste entre la « sagesse » (régulation) et la « folie » (dérèglement), il signifie qu’il y a sagesse dans la folie et folie dans la sagesse. » http://www.intelligence-complexite.org/fr/documents/dictionnaire-de-citations.html?

Un exemple d’utilisation des outils médiatisés pour la Remédiation en Collège

L’élève en difficulté scolaire constitue sûrement l’une des principales préoccupations de l’enseignant, à la fois pour des raisons individuelles (le risque de son échec) et pour des raisons collectives (la menace dans l’équilibre de sa classe).

La remédiation s’appuie sur une triple démarche :

1-       l’évaluation formative des acquis de l’élève dans une séquence de formation évaluative individualisée.
2-       la rédaction par l’élève d’une « fiche  bilan »  pour réfléchir aux différentes phases de son apprentissage (réussites, échecs, méthodes, difficultés …).
3-       Un tutorat en situation sous forme d’aide méthodologique essentiellement, de soutien et d’encouragement.

L’outil de remédiation est construit sur la base des ressources habituellement utilisées par le formateur et vise un champ de savoirs et de compétence précis et limité.

Exemple : http://www.tutoractiv3v.com/LeTemps/SCO_0001/default.htm
(Utilisation des mots indispensables reliés au Temps).

L’activité en remédiation doit être réalisée et évaluée dans un espace de temps limité (ici « étudier globalement la compréhension d’une phrase pour comprendre/utiliser des mots caractéristiques dans un contexte déterminé ») : en moins d’une demi-heure.
Le module est construit « sur mesure » en fonction des points durs identifiés par les enseignants.

Caractéristiques du module médiatisé :

  • Approche itérative par page : « je lis pour comprendre, j’utilise l’indice, je visualise le référentiel de manière ciblé, je réponds à la question et je visualise ce qui manque ou ce qui est faux, je lis à nouveau …»
  • Activité riche (principalement en écriture contrôlée) et non de type QCM.
  • Progressivité de l’apprentissage (page en « sas d’entrée » puis ensemble de pages homogènes avec bilan final et possibilité de reprise globale)

Pertinence de l’outil :

  • Pour qu’une remédiation soit pertinente, elle doit permettre d’abord d’identifier les erreurs propres à l’individu. L’outil offre d’abord une fonction diagnostic. Dans le module en démonstration : le diagnostic porte sur l’attention globale, la compréhension, la construction d’une démarche itérative, la capacité de correction.
  • Ensuite, en fonction de l’analyse de la première expérience et de la notation des points d’attention, la remédiation doit être basée sur la mise en œuvre d’une démarche de progrès dans un ensemble d’activités construites dans un ensemble homogène (module complet). L’outil doit permettre un apprentissage progressif, évoluant par palier. Le module en démonstration est un élément d’un parcours complet (exploration du Temps par niveau de difficultés, puis de l’Espace …). Ainsi la démarche se renforce au fur et à mesure de l’apprentissage des éléments de langage ciblés.

Compétences visées et évaluées:

  • Lire chaque phrase et la comprendre.
  • Utiliser (en l’écrivant) le mot manquant en contexte tout en respectant les règles grammaticales.
  • Travailler de manière méthodique et approfondie.
  • Savoir utiliser l’espace numérique de travail tout en utilisant les aides fournies (dictionnaire en ligne, définitions interactives)

Mesure de performance (comparaison entre élèves) :

  • Temps passé
  • Complétude de parcours
  • Volonté de réussite (tout particulièrement réussir le passage de la 1ère étape)
  • Score global

Prolongement (après exécution) => travail en salle de cours, débriefing collectif :

  • Enrichir le vocabulaire
  • Travailler sur les champs sémantiques
  • Rechercher des mots synonymes, des expressions imagées
  • Inventorier et explorer le lexique du thème traité
  • Collecter, composer les mots d’une famille
  • Travailler les dérivations tant en lecture qu’en écriture

Les plus de la démarche de remédiation :

  •  Un élève en difficulté est celui qui cumule un ensemble de difficultés. Il montre des lacunes dans ses savoirs. Il ne dispose pas d’outils fondamentaux pour construire son savoir (langage, lecture …). Il souffre de manques dans certaines capacités perceptives (discipline du regard, anticipation, failles dans la phase de mémorisation, attention fuyante…).
  • Un autre type d’élève en difficulté ne donne pas de sens social aux apprentissages dans lesquels il s’engage. Les problèmes qui lui sont posés sont trop loin de sa réalité et du monde virtuel qu’il côtoie.  De plus, il n’a pas conscience de ses moyens de réussite.

Ces difficultés sont particulières handicapantes en collège où un certain nombre de dispositifs de soutien sont mis en œuvre : classes ULIS (petit groupe d’élèves présentant le même type de handicap) et classes DAQUIP (parcours individualisés pour lutter contre le décrochage scolaire).

Pour cet ensemble de raisons, l’investissement en développement d’outils de remédiation est une démarche prometteuse en matière d’efficacité scolaire. De plus l’utilisation d’outils numériques rend le dispositif plus attractif aux yeux de l’élève (relation à l’outil et non face à face avec le professeur). L’accompagnateur est dans une démarche de soutien et de bienveillance et non prescriptive.

Conditions de réussite :

  • Travailler en proximité avec l’enseignant (besoins, scénarisation, collecte des ressources)
  • Valider les outils en situation et les ré-ajuster en phase de test
  • Cibler les outils sur des capacités précises et très ciblées
  • Utiliser des outils de développement rapide, conviviaux, riches et attractifs (ceux d’E-DOCEO en particulier).