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Concepteurs : produisez moins, formez mieux

La production de modules e-learning est chronophage. Mais un parcours de formation ne s’arrête pas à la production. Il se pourrait même que cette phase, aussi longue soit-elle, se révèle la moins importante de votre travail de conception.

Une question d’organisation

Comme une multitude d’autres activités, concevoir un parcours de formation à distance se décompose en trois temps : la préparation, la réalisation et le suivi. D’expérience, vous savez le temps que prend la phase de réalisation : échanges avec les experts métiers, rédaction d’un synopsis, réalisation d’un storyboard, production du module avec un outil auteur, enregistrement des vidéos et des voix, sans compter les nombreux allers-retours entre vous et le chef de projet et ces corrections de dernière minute qui sont rarement les plus rapides. Sachant cela, vous avez donc tendance à consacrer beaucoup moins de temps à la phase de préparation amont et au suivi en aval.
Cette façon de fonctionner a au moins un avantage : n’ayant aucun retour sur l’efficacité des modules que vous avez réalisés, vous ne risquez pas de vous sentir concerné(e) si la formation n’atteint pas son but. Mais avouez que, sur le plan intellectuel – et un peu aussi sur le plan moral – ce n’est guère satisfaisant.

Comment gagner du temps

Article08_Hamac1Nous avons tous, un jour ou l’autre, dressé ce constat. Et tous, nous avons ensuite pensé : « Travailler davantage la préparation et le suivi, c’est consacrer plus de temps à chaque formation. Et ce temps, je ne l’ai pas. »
C’est exact : ce temps, vous ne l’avez pas. Alors ne le prenez pas. Prenez le temps là où il est. Autrement dit, sur la phase de réalisation.

Ce qui se fait avant se voit après

Une partie du temps que vous allez « voler » à la phase de réalisation, vous allez le consacrer à la préparation de votre formation. Mais qu’allez-vous faire exactement ?
D’une part, vous allez vous intéresser de plus près aux futurs apprenants. Qui sont-ils ? Comment travaillent-ils ? Quelles relations entretiennent-ils ? Que savent-ils déjà ? Quelle familiarité ont-ils avec les outils numériques ? Autant de questions qui peuvent changer la façon dont vous concevrez leur parcours. Ainsi, s’ils s’avèrent que vos apprenants lisent très peu dans leur travail, vous allez opter pour des visuels et de la voix plutôt que du texte.
D’autre part, vous allez aider les commanditaires de la formation (ou les managers des apprenants) à définir les indicateurs de réussite de ladite formation. Mais ne vous contentez pas d’un score à un quiz de validation. Demandez-leur comment ils pourront s’assurer que, dans leur métier, au quotidien, les apprenants mettent bien en pratique ce qu’ils ont appris. Établissez avec eux des indicateurs. Suivent-ils par exemple une formation logicielle ? Mesurez alors leur productivité sur l’application avant et après la formation et invitez les managers à s’intéresser à leur courbe d’évolution.

Ce qui se fait après vaut plus que ce qui se fait pendant

Vous avez de la chance : tous vos apprenants ont terminé leur formation, bravo ! Mais d’après vous, d’ici 24 heures, qu’auront-ils retenu ? Depuis les expériences d’Hermann Ebbinghaus au XIXe siècle, on sait qu’ils auront oublié 70 % de ce qu’ils auront vu. Et ce, quel que soit leur niveau et quelle que soit la qualité de la formation.
Que doit-on en conclure ? Que toutes les heures que vous avez passées à réaliser les modules e-learning les plus percutants l’ont été en vain. N’est-ce pas terriblement frustrant ?
Comment faire pour éviter cela ? Référons-nous aux travaux sur la mémoire de nombreux cogniticiens. Ils montrent l’impact des tests sur la rétention d’information. Plus l’apprenant passe de tests, autrement dit plus il réactive les informations qu’il a enregistrées à un moment donné dans son cerveau, mieux il retient. Vous pouvez l’aider à les réactiver durant la formation et c’est alors à sa mémoire à court terme qu’il fera appel. Mieux encore, vous pouvez le relancer un ou deux jours après la formation, pour assurer la consolidation à long terme des savoirs acquis.
Faites ce pari gagnant : moins de temps sur la production et plus de temps sur les rappels post-formations – vos apprenants vous en remercieront !

Webconference du 24/09/2015 – Production e-Learning : Internaliser ou Externaliser ?

La webconference animée par mes soins le 24/09/2015  avait pour thème : « Production  e-Learning : Internaliser ou Externaliser ? »

Avant et pendant l’événement, j’ai invité les participants à poser leurs questions. Voici mes réponses écrites et synthétiques.

Si vous avez un projet de mise en place de cellule e-learning au sein de votre structure, n’hésitez pas à me contacter pour aller plus avant !

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Quels retours d’expériences en termes de coûts moyens (en temps homme de développement et/ou achat de contenus sur étagères…) ?

En matière de digital learning, 3 options s’offrent à vous :

  • Acheter des contenus existants (contenus dits « sur étagère »)
  • Faire produire à un éditeur spécialisé
  • Produire vous-même vos contenus e-learning

Pour chacune de ces 3 options à quels coûts peut-on s’attendre ?

Cet article fait partie d’une série de réponses aux questions posées lors de la webconference du 24/09/2015 animée par mes soins.

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Quels pièges éviter dans la mise en œuvre d’une démarche de e-learning internalisée ?

Vous souhaitez internaliser votre production e-learning ? Vous vous posez mille questions ? « Dois-je tout internaliser ? Si oui comment tout gérer de front ? Si non, quels projets garder en interne et lesquels confier à un prestataire ? Et sous quelles conditions ? »

Au final, passez moi l’expression, vous avez peur de « vous planter » ! Faire les mauvais choix (outils de production, prestataire), prendre de mauvais réflexes (méthodologie, organisation), dépenser trop etc…

Cet article est le premier d’une série de réponses aux questions posées lors de la webconference du 24/09/2015 animée par mes soins. Read more Quels pièges éviter dans la mise en œuvre d’une démarche de e-learning internalisée ?

Innovation & numérique – 2/2 : les acteurs

Innovation & numérique – 2/2 : les acteurs

Réforme de la formation professionnelle, Innovation & numérique :
quels changements en entreprise 
et pour le métier de formateur-consultant ?

voir aussi : «Innovation & numérique – partie 1/2 : les apprenants» : http://learning-sphere.com/fr/reforme-de-la-formation-professionnelle-innovation-numerique-vers-plus-dinitiative-et-de-responsabilite-pour-lapprenant/
 Cet article complète le précédent qui était centré sur les enjeux territoriaux et sociaux économiques de la réforme de la FCP, plus spécialement vers les dispositifs financés et administrés par la puissance publique (Jeunes 16- 25 ans, Demandeur d’Emploi, Migrants, etc…) et des dispositions concernant la FOAD. Ce second article éclaire comment la réforme impacte les dispositifs libres et réglementés pour la formation des salariés.

En plus de soutenir l’innovation pédagogique des actions de formation et de marquer la nécessité de former préférentiellement, les salariés les moins qualifiés, sous la double responsabilité des entreprises et des OPCA, la réforme de la formation professionnelle de mars 2012 spécifie deux points clés :

–         L’entretien professionnel est central pour définir une stratégie de parcours de formation individualisé des salariés, en lien avec les obligations de l’employeur : adaptation / maintien de l’employabilité. L’entretien professionnel devient une nouvelle obligation. Il doit être mené tous les deux ans à compter du jour de l’embauche. Tous les 6 ans un état des lieux récapitulatif du parcours dans l’entreprise sera établi (formations, certifications, VAE, évolution professionnelle).

–         La Formation Continue est reconnue comme un investissement et non plus comme une obligation fiscale. L’employeur a l’obligation sociale de contribuer au développement de la formation professionnelle en finançant des actions, et cela pour tous les salariés. 

Enjeux pour l’entreprise : renforcer le lien entre GRH & Formation

 Les entreprises, quelque soit leur taille, devront conforter la compétence Gestion des Ressources Humaines des managers, en intégrant l’entretien professionnel, la formation individualisée, et aussi, la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences. Fondamentalement, il s’agit de repenser l’articulation entre fonction «Ressource Humaine-Formation» et celle de «Manager» et donc, de rendre la «fonction formation» stratégique :

  • Le manager aura un rôle important de conseil auprès de l’employé : information, choix, implications, projets, etc…
  • Le salarié devient acteur de sa formation avec plus d’initiative, et donc de responsabilité et d’implication. Ses choix personnels l’aideront à optimiser son parcours professionnel, en cohérence avec le projet d’entreprise.
  • En fonction de la taille de l’entreprise, le directeur des ressources humaines devra effectuer un suivi poussé des salariés : quels besoins ? quelles formations pertinentes ? quelles modalités ?  

Changements visés par la réforme

Principalement, on peut s’attendre à ce que :

  1. La formation devienne un investissement avec une obligation tangible et mesurable de résultats en matière de compétences. L’entretien  professionnel est systématisé.
  2. L’offre de formation se centre sur l’individualisation des parcours pour mieux répondre aux besoins de chaque salarié(e) : VAE, CPF, CEP, etc …
  3. Le marketing de la formation devienne incontournable. Quels projets individuels sont fondamentaux, en perspective de développement de l’entreprise ? Quel est le capital de connaissances de l’entreprise à développer, à capitaliser à valoriser et communiquer ?
  4. Les modalités de formation soient beaucoup plus variées : tutorat, mentorat, team building, travail et apprentissage collaboratif, autoformation accompagnée, etc …
  5. Les évaluations de formation deviennent majoritairement «formatives» avec des champs de compétences, et non plus uniquement, de savoirs.

Pour tous ces points, le numérique peut être à la fois une ressource, un outil et un espace d’interaction facilitants.

La souplesse de la FOAD en fait un outil stratégique.

La possibilité de prise en charge d’actions séquentielles (entendre discontinues) et partiellement effectuée à distance, va permettre le développement de dispositif de formation multimodale.  La présence collective en session de formation ne sera plus une obligation.  Le processus de formation pourra être individualisée et systémique :

1-    L’entretien individuel permettra un cadrage précis des besoins et du dispositif de formation multimodale, selon les contraintes et les objectifs, tant individuels que collectifs ;

2-    Les modalités de formation seront variées et centrées sur l’acquisition de compétences et l’accompagnement en situation, à chaud et à froid avec la préparation de l’entretien individuel suivant ;

3-    Le présentiel pourra être réservé au cadrage des besoins, la mise en route du dispositif, la création d’une dynamique relationnelle (apprenants et tuteurs), aux étapes réflexives intermédiaires et finales.

L’articulation entre «présentiel & distanciel», entre «individuel & collectif», entre «synchrone et asynchrone», entre «en ligne & en centre de ressource» sera, en grande partie, régulée par la mobilisation du numérique au profit des apprenants.

Un enjeu majeur d’évolution pour les formateurs et consultants indépendants

Le plan de Formation (hors 1% conventionné) va créer un marché spécifique (conseil, services, ré-internalisation de certaines fonctions). Pour y être actif, une certification Qualité sera de plus en plus demandée. Elle pourra être complexe à obtenir pour les formateurs indépendants et les petits organismes de formations. La concentration attendue des organismes de formation et l’internalisation de la formation prévisible de la fonction formation en entreprise va obliger les formateurs-consultants à renforcer leur capacité d’innovation et d’adaptation.

Une solution pourrait être de se positionner autrement. Le consultant et formateur indépendant pourraient devenir prestataire de service interne, à l’écoute des besoins des opérationnels tant du coté des entreprises que des OPCA. Sa légitimité reposera sur une reconnaissance d’expertise pour construire des solutions de formation ouverte, intégrant de prestations d’accompagnement grâce à un triple travail d’ingénierie de formation, d’ingénierie pédagogique et d’ingénierie tutorale. Son travail principal sera de permettre l’évolution de l’offre de formation dans le cadre de la réforme, au sein des entreprises et des OF, en particulier en s’appuyant sur le décret d’août 2014 sur la FOAD.

Quelques axes de prestation :

  1. Développer des dispositifs de formation individualisés, en appui sur le concept d’autoformation accompagnée ;
  2. Construire des outils de positionnement (pré-formation) et de préparation du Plan Individuel de Formation ;
  3. Construire des outils d’évaluation formative avec des questionnaires en ligne réflexifs, avec des apports du tutorat d’accompagnement réactifs et proactifs;
  4. Développer des outils de certification des acquis (tracking d’activités et de production ; à partir de modules de formation : Scorm, xAPI, Porto-folio numérique, réseaux sociaux  numériques, etc…) entre autres ;
  5. Construire des dispositifs de formation hybride, orienté Web 2.0 (échanges de pratiques et pédagogie collaborative) en participant au développement de la culture numérique ;
  6. Accroître la valorisation des ressources de l’entreprise pour la formation avec le knowledge management.

La réforme est ambitieuse. Elle est et sera aussi délicate à mettre en œuvre, surtout dans les entreprises de petite taille. Le challenge est que tous les salariés en bénéficient rapidement et qualitativement pour entretenir et développer à la fois leur employabilité et leur mobilité, tout au long de leur vie. Pour les consultants et formateurs indépendants, il s’agira de plus en plus, d’allier «pédagogie et numérique» pour mettre en résonance, dans chaque entreprise, activité & e-activité, formation & e-formation, et aussi, conseil & e-conseil.

Dominique Gros & Jean Vanderspelden

FFFOD (www.fffod.fr) & Learning Sphere (www.learning-sphere.com)

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Réforme de la formation professionnelle | Innovation & numérique : vers plus d’initiative et de responsabilité pour l‘apprenant ?

La suite de l’article :
[ Innovation & numérique – 2/2 : les acteurs ] est lisible sur :
http://learning-sphere.com/fr/innovation-numerique-22-les-acteurs/

Cet article présente les dispositions de la réforme de la FCP avec un zoom sur les dispositions concernant la FOAD, ainsi que ces enjeux sociaux, en particulier vers les adultes les moins qualifiés. Un deuxième article se focalisera sur les enjeux au niveau des entreprises et des formateurs-consultants.

Comme l’année 1971 avec les lois Delors, l’année 2014 restera, pour les acteurs de la formation, professionnelle, une année clé marquant une forte évolution de l’organisation des dispositifs de la formation des adultes. Cette évolution résulte d’un compromis issu d’une négociation entre partenaires sociaux et puissances publiques. Elle commence à peine à se mettre en œuvre sur deux terrains ; celui des entreprises (de très grandes aux TPE) d’un côté avec l’appui des OPCA, et celui des dispositifs réglementés (jeunes, demandeurs, d’emploi, personnes handicapées, etc…) de l’autre, avec le pilotage des Conseils Régionaux. Si la loi a été promulguée en mars 2014, avec au fil de l’eau la publication des principaux décrets associés (CPF, CEP, S2CP,  etc…), on prend aujourd’hui connaissance de celui sur la «qualité», tout juste paru le 30 juin 2015 ! L’Etat a souhaité engager cette réforme pour deux raisons fondamentales :
– la logique de rééquilibrage vers les personnes les plus faiblement qualifiés est la première raison qui a poussé le gouvernement à légiférer. La volonté des pouvoirs publics (Etat et régions), relayée par les partenaires sociaux, est de favoriser, dans l’intérêt général, un accès réellement ouvert, tout au long de la vie, aux salariés et aux demandeurs d’emplois, les plus fragiles. Plusieurs outils portés par la réforme sont ici mobilisés : le Socle des Connaissances et des Compétences Professionnelles(1), le Compte Personnel Formation, le Conseil en Evolution Professionnelle (CEF) avec les cinq réseaux concernés(2), les actions d’accompagnement de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) ;

– la logique de rénovation de l’offre pour que les actions de formation ne soient plus conditionnées d’abord par des règles administratives, mais bel et bien, par des intentions pédagogiques innovantes qui permettent le déploiement d’ingénieries plus ouvertes, intégrant, quand c’est utile, la distance aux profits des apprenants de plus en plus connectés (pour certains d’entres-eux, en tout cas).
Nous pouvons être dubitatifs, critiques, voir inquiets sur la partie liée à l’organisation administrative et financière. Ces frottements ont, et auront, des impacts  économiques et sociaux forts. La réforme est systémique, dynamique et toujours problématique, car complexe. Nous sommes, aussi et en même temps, lucides sur les avancées qu’elle offre en terme d’innovation, non pas technologique, mais bel et bien, pédagogique(3).

L’innovation avec le décret sur la FOAD, portée par le numérique

De tous les décrets déjà publiés, celui sur les Formations Ouvertes et à Distance (ou FOAD) daté d’août 2014(4) est très certainement celui qui offre de réelles perspectives d’innovation en formation. Au cours des XIIèmes rencontres nationales du FFFOD à Poitiers en janvier 2015, Jacques Bahry, a proclamé dans sa conclusion, «2015, l’an 1 de la FOAD !». Il soulignait ainsi le travail de lobbying du FFFOD depuis 1995 qui a permis de lever les barrières pour qu’un adulte puisse, aujourd‘hui en France, apprendre formellement, sans la présence continue de son formateur !

La loi du 5 mars 2014 dispose que l’action de formation continue peut se réaliser en tout ou partie à distance, le cas échéant en dehors de la présence des personnes chargées de l’encadrement.
1 – La formation peut être séquentielle (c’est-à-dire discontinue)
2 – La formation peut s’effectuer en tout, ou partie, à distance.

Le programme devra préciser :

•    les objectifs pédagogiques et opérationnels ;
•    la nature des travaux ou des productions demandés et le temps forfaitaire estimé (en fonction des pré-requis selon l’individualisation recherchée) ;
•    les modalités de suivi et d’évaluation spécifiques ;
•    Le niveau de connaissances préalables requis pour suivre la formation (nouvelle mention obligatoire)
•    et les moyens humains et techniques d’organisation, d’accompagnement ou d’assistance en présence et à distance (profil des tuteurs ou accompagnateurs).

La justification de l’action sera portée par :

–    une attestation de réalisation des travaux programmés et non plus «feuille de présence» (de la suspicion  à la confiance avec contrôle possible)
–    les informations concernant le suivi de l’action (du tracking vers le reporting collaboratif) et les évaluations spécifiques organisées (de sommative à régulative).

Le numérique pour organiser et animer la multimodalité

Les pédagogies actives, collaboratives, basées sur l’autoformation accompagnée avec des ingénieries tutorales distantes adaptées, par exemple, n’ont pas, n’ont plus à justifier de la «présence» de l’apprenant, mais de son «assiduité». C’est peut-être du côté du «Plan de formation» que l’on peut s’attendre rapidement à la fois à de l’innovation pédagogique(5) et à une ouverture vers les adultes peu qualifiés, mais, aussi et surtout, les actions FOAD (ou multimodales), plus souples répondant mieux aux besoins spécifiques des adultes peu qualifiés, dont les personnes en situation d’illettrisme, salariées ou non. Ces publics seront-ils en mesure d’exercer tous leurs droits, passant en particulier par l’ouverture et la gestion en ligne(6) de leur CPF ?

La FOAD est valorisée par la réforme ! La mise en place des actions de type FOAD, dans ce nouveau cadre légal, n’est possible qu’en mobilisant adéquatement les outils et les ressources numériques. Le numérique y contribue à la fois comme objet d’apprentissage, comme vecteur et supports d’apprentissage, comme outils de production et enfin, comme espace d’interaction(7) (synchrone et asynchrone). Il est au service de la multimodalité (présentiel & distanciel), au service de la diversité (pédagogie transmissive et collaborative), au service de l’activité (individuel et collective) où l’apprenant est perçu aussi comme un producteur de connaissances, et enfin, au service de la porosité positive (entre apprentissage formel et informel). La somme de ces situations permet d’alterner pour des parcours : FOAD des «Lieux de formation» et des dynamiques «Espaces-temps» avec plus de souplesse, au profit des apprenants.

Des enjeux à la fois culturels, territoriaux et socio-économiques

Former au plus près des besoins, de manière flexible et individualisée, en favorisant un accompagnement «sur mesure», quelle que soit la distance entre le formateur et l’apprenant, en intégrant les phases d’isolement, tant géographique que relationnelle, tout cela repose sur une maitrise partagée d’une culture et d’une pratique du numérique. Selon les résultats d’une étude internationale réalisée par l’OCDE en 2013 dans 27 pays développés (étude PIAAC d’octobre 2013), la France se classe parmi les derniers pays étudiés pour les compétences en « Littératie et en Numératie, y compris numériques »(8) (21,6 % des adultes en grande difficulté en France contre 15,5 % en moyenne dans l’OCDE). Quelques données chiffrées illustrent cette situation :
– 1,7 million de jeunes NEET (Sans emploi, ni formation, ni éducation), 200 000 jeunes rejoignant, tous les ans, cette cohorte de personnes sans véritable avenir économique ou social assuré ;
– 2,2 millions de chômeurs de longue durée, dont une proportion importante de seniors qui n’ont jamais été formés ou qui souffrent d’énormes lacunes de compétences de base ;
– et 3 millions encore de travailleurs du secteur privé maîtrisant eux aussi mal les compétences de base (22 % des 15 millions de salariés du privé).

De notre point de vue, l’enjeu du développement des actions de type FOAD, en termes de cohésion sociale et de compétitivité, est donc massif et nécessite la mobilisation de tous les acteurs concernés par la formation en France, OPCA en premières lignes.

Dominique Gros & Jean Vanderspelden
FFFOD (www.fffod.fr) & Learning Sphere (www.learningsphere.com)

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(1) Socle des Connaissances et des Compétences Professionnelles avec des actions de formation ouvertes qui seront certifiantes pour les adultes faiblement qualifiés.
http://www.fpspp.org/portail/resource/filecenter/document/042-00001i-07m/140528-referentiel-socle.pdf

(2) Conseil en Evolution Professionnelle avec l’appui des Missions Locales, Pôle Emploi, Cap Emploi, l’APEC, le réseau des FONGECIF, plus les organismes désignés par les Conseils Régionaux.

(3) Voir l’article de S. Enlart «On a tendance à confondre innovation technologique et innovation pédagogique» – http://www.cci.fr/web/performance-et-innovation/interview/-/asset_publisher/26wQ/content/nterview-:-sandra-enlart-on-a-tendance-a-confondre-innovation-technologique-et-innovation-pedagogique

(4) Voir le décret n°2014-935 du 20 août 2014 relatif aux formations ouvertes ou à distance sur le site du Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social : http://travail-emploi.gouv.fr/textes-et-circulaires,1651/annee-2014,2223/decrets,2459/decret-no-2014-935-du-20-aout-2014,17971.html

(5) http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2015/01/04/les-10-innovations-pedagogiques-qui-feront-peut-etre-2015.html : Apprentissage social massif en ligne, le design pédagogique, la pédagogie inversée, AVEC (Apportez Vos Equipements Connectés) ou BYOD, apprendre à apprendre, évaluation dynamique, l’apprentissage événementiel, apprendre par narration, les concepts clés et le bricolage !

(6) Activation sur le site http://www.moncompteformation.gouv.fr/ à partir de son numéro de sécurité sociale comme identifiant unique. Ce site national a été mis à disposition de tous (sauf les fonctionnaires) par la Caisse des Dépôts le 1er janvier 2015. La notice portant les conditions d’utilisation de cet outil en ligne, que nous devons tous lire avant d’ouvrir notre compte, compte … 19 pages ! Quid pour les 2.5 millions de personnes en situation d’illettrisme en France en 2015 ? Quid aussi du développement de la littératie numérique pour tous ? Paradoxe !

(7) Voir tuto en ligne «Intégration du numérique en formation» : https://www.youtube.com/watch?v=2s91So97cYo

(8) Voir site du Collectif Numérique et Apprentissage des Adultes : http://www.cn2a.fr

 

Profitez de l’été pour découvrir le successeur de SCORM : xAPI

L’intérêt grandissant pour le nouveau standard « Experience API » (ou xAPI / TinCan) se confirme dans la communauté du Digital Learning.

Certains d’entre vous ont peut-être assisté à mes présentations lors du Digital Learning Day Paris organisé par IL&DI (http://digital-learning-day.com/) ou encore lors des Rencontres Scenari 2015 (http://scenari-community.org/rencontres2015/co/Accueil.html). J’y ai personnellement ressenti des réactions enthousiastes. N’hésitez pas à relayer ici même vos impressions.

Afin de prolonger ces premiers échanges et d’en créer de nouveaux, j’organise cet été les « xAPI Summer Sessions ». Le concept est simple : vous profitez d’une période un peu plus détendue pour découvrir xAPI. Le programme est le suivant :

–          28 juillet – Webinar organisé en partenariat avec Bsoco afin de poser les bases et de vous permettre de découvrir xAPI dans les grandes lignes.

–          25 et 26 août – 2 webinars intitulés « Innovez avec xAPI » déclinés en fonction de votre profil : donneur d’ordre ou prestataire/éditeur.

–          Enfin, tout l’été (ou presque), je vous propose des sessions privées sur RDV afin d’échanger concrètement sur vos projets.

Pour vous inscrire, c’est ici : http://knowledge-decision.com/xapi-summer.php

Et si vous vous mettiez à xAPI (TinCan) dès aujourd’hui ?

Pour ceux qui se demandent encore de quoi il s’agit, xAPI est le successeur de SCORM et doit répondre aux nouveaux enjeux de la formation digitale.

Ce standard connait actuellement un succès grandissant et il y a fort à parier que vous devrez vous y intéresser tôt ou tard. Alors pourquoi ne pas commencer dès aujourd’hui ?

Voici une compilation de ressources, événements, services et outils à votre disposition :

–          Si vous souhaitez commencer par quelques lectures accessibles pour vous familiariser, vous pouvez télécharger une série de publications ici : http://www.experience-api.fr.

–          Si vous préférez en parler de vive voix lors d’une conférence, je vous suggère les Digital Learning Day (http://digital-learning-day.com) le 23 juin 2015 à Paris, ou les rencontres Scenari 2015 (http://crzt.fr/tmp/r2015/co/Accueil.html) le 8 juillet 2015 à Lille.

–          Si vous pensez que votre équipe devrait se réunir pour faire le point, mieux comprendre xAPI et imaginer ses usages au sein de votre organisation, alors le programme de formation « xAPI Start ! » est pour vous : http://knowledge-decision.com/xapi-start.php.

–          Si vous savez déjà ce qu’est un LRS, alors vous serez peut-être intéressé par www.xLRS.fr.

–          Si vous souhaitez lire régulièrement des articles sur xAPI, alors vous devriez trouver votre bonheur sur ce blog : http://www.elearning-standard.com/fr/tag/xapi/

Les différents types d’ingénierie tutorale

Depuis une douzaine d’années, j’ai progressivement conceptualisé et formalisé l’ingénierie tutorale. Ce travail de réflexion est le résultat de plusieurs processus conjoints. D’une part, mes interventions de conseil auprès d’organisations porteuses de projet e-learning, d’autre part, mes enseignements universitaires à l’UVSQ, Rennes 1 et Toulouse Le Mirail (388 étudiants formés à la conception des services tutoraux) et mes actions de formation relatives à tel ou tel autre aspect de l’ingénierie tutorale (plus d’un millier d’apprenants). A cela s’ajoute, les différents séminaires, colloques et conférences réalisés sur le sujet, les échanges avec de nombreux collègues, l’activité au sein de t@d. Plusieurs dates constituent des témoins de l’évolution de ma pensée : en 2003 la typologie des plans de supports à l’apprentissage, en 2010 mes propositions pour l’ingénierie tutorale, en 2012 le croisement des fonctions tutorales et des plans de supports à l’apprentissage, en 2014 la formalisation du processus d’audit de la performance tutorale et les méthodes de priorisation des besoins de soutien des apprenants. En 2015, les indices de gravité et de probabilité pour une étude de criticité appliquée à l’ingénierie tutorale.

Selon ma définition de 2010, « l’ingénierie tutorale rassemble les différentes actions qui peuvent être menées lors de la phase de conception d’une formation à distance ou d’une formation hybride pour penser et dimensionner les services tutoraux qui seront offerts aux apprenants ». (1) Ces actions sont rassemblées en trois livrables, i) le système tutoral qui vise à identifier les besoins de soutien des apprenants, à les prioriser et à définir les profils de tuteurs, ii) le scénario tutoral qui permet de concevoir, de positionner et de quantifier les interventions tutorales, de préciser les outils qui seront utilisés pour les réaliser et de rédiger la charte tutorale, iii) le plan de diffusion qui organise la formation des tuteurs et de leurs communautés de pratiques, l’élaboration d’outils de suivi de la relation tutorale et la définition du modèle économique du dispositif tutoral.

Si dès 2010, la notion d’évaluation n’est pas absente de mon propos (« L’ingénierie tutorale relève plus d’un processus – pro au sens de « vers l’avant » et de cessus aller, marcher – d’actions à enclencher pour améliorer la qualité du tutorat et produire un système tutoral opérationnel ») c’est au fil de mes interventions de terrain que le recours à l’audit s’est davantage formalisé et traduit par un dispositif d’Audit de la Performance Tutorale, APT’. (2)

Le travail sur le terrain m’indique que si la conceptualisation est précieuse, la mise en oeuvre de l’ensemble des actions d’ingénierie tutorale n’est pas systématique. En effet, en fonction du contexte, du temps disponible, des budgets consentis, ce ne sont que quelques actions préconisées par l’ingénierie tutorale qui sont effectivement réalisées. Par exemple, un dispositif de formation existant dont les résultats en terme de persévérance des apprenants sont faibles nécessite tout d’abord la réalisation d’un audit de performance tutorale suivi d’actions de ré-ingénierie du scénario tutoral puis d’une mise à niveau des compétences des tuteurs. Autre exemple, la diffusion prochaine d’une formation en ligne amène son institution à se poser (tardivement), la question de la constitution d’une équipe de tuteurs. Ainsi ce sont les actions de formation et de constitution d’une communauté de pratiques des tuteurs qui sont le point de départ de l’ingénierie tutorale. Dernier exemple, une organisation souhaite calculer le ROI de sa pratique tutorale. Cela passe par une identification précise des coûts du tutorat et celle des gains que sa mise en oeuvre à permis de réaliser. C’est le modèle économique qui est ainsi le point de départ d’une action plus large d’ingénierie tutorale.

Il apparaît donc que l’approche théorique que j’ai proposée en 2010 (ci-dessous l’ingénierie tutorale déductive) n’est pas le seul type d’ingénierie tutorale mis en place sur le terrain. D’un point de vue conceptuel mais également opérationnel, il est nécessaire d’adjoindre à la production des livrables la réalisation d’un audit permettant d’engager l’institution dans un processus d’évaluation et d’amélioration continu de son dispositif tutoral.

Afin d’y voir un peu plus clair, je propose ci-dessous une typologie des différentes ingénieries tutorales en fonction de la production effective ou non des trois livrables et de l’audit de performance tutorale.

Types

Les 4 types de niveau basique

theorique

conceptuelle

pragmatique

empirique

Les 4 types de niveau intermédiaire

strategique2

tactique2

déductive

inductive

Le type de niveau élevé

optimale2

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(1) Rodet, Jacques (2010) Propositions pour l’ingénierie tutorale
http://jacques.rodet.free.fr/tutoral7.pdf

(2) APT’ Audit de Performance Tutorale
http://www.jrodet.fr/APT/index.htm

Les APP comme lieux ouverts d’apprenance

Les APP comme lieux ouverts d’apprenance
Autoformation accompagnée et adultes peu qualifiés

Résumé de la publication  liée
au 8ème colloque européen sur l’autoformation – Strasbourg – 2014

 Souvent, quand on évoque un «Parcours d’Autoformation accompagnée», on ne retient que le mot «Autoformation» et on l’associe assez rapidement à la SoloFormation, en se demandant légitimement si l’Autoformation, c’est bien de la formation ! Et surtout, si l’Autoformation est aussi une réponse efficace pour les adultes peu qualifiés ? Ce sont des personnes «jugées» peu motivées et peu armées pour apprendre et, en particulier, pour les plus faiblement qualifiés, y compris les personnes en situation d’illettrisme, souvent éloignés de l’emploi et de la société numérique ! On oublie les termes «parcours» et «accompagnée». Les réponses des Ateliers de Pédagogie Personnalisée (APP) sont particulièrement adaptées à la fois aux publics adultes qualifiés et peu qualifiés, sous des conditions de respect de plusieurs fondamentaux. L’objet de cet article, est de présenter quelles sont les pratiques des APP et dans quels contextes elles peuvent être mises en œuvre au bénéfice des apprenants. Il s’agit de poser les conditions pour que ces personnes puissent progressivement se reconnaître comme «apprenant» et s’engager dans une démarche structurée et tutorée pour «apprendre à apprendre», tout en se formant.

Pour cela, nous nous appuierons et nous valoriserons le «Guide de l’ANLCI pour la démultiplication des pratiques Autoformation accompagnée des adultes en situation d’illettrisme», conçu avec le réseau des APP de la région Languedoc-Roussillon, coordonné par ITG Paris et publié en 2014 dans le cadre du Forum 2.0. Dans ce guide éclaire les étapes d’un parcours d’autoformation accompagnée qui donnent la possibilité aux adultes de niveaux et d’horizons variés, avec un tutorat évolutif, avec une entraide et avec la mobilisation de ressources adéquates (papier et numérique) de devenir de plus en plus autonome dans leur apprentissage. Il s’agit organiser des écosystèmes d’apprentissages ouverts pour qu’ils prennent de plus en plus d’initiatives pour réguler eux-mêmes leur formation.

 A ce titre, les APP sont des espaces d’apprenance.

Mot-clés : appapprenance  – accompagnement – autoformation – parcours.

 Yamina Bouayad-Agha- coordonnatrice APP Ville de Sète Lang-Roussillon – yamina.bouayad@gmail.com www.appsete.net – Espace «Google+» rés APP Languedoc Rous

 et Jean Vanderspelden consultant ITG Paris, jean.vanderspelden@free.fr
membre du FFFOD et de Learning Sphere – www.iapprendre.fr

 8ème colloque européen sur l’autoformation – Strasbourg – octobre 2014
Accès la version complète de l’article publié sur le site de l’Université de Strasbourg
http://colloque-autoformation.unistra.fr/uploads/media/Bouayad_Vanderspelden.pdf